Monsieur le recteur,
Cette capa nouvellement élue se réunit sur un sujet principal lui aussi nouveau : la révision des appréciations finales du recteur suite aux rendez-vous de carrière, menés en 2017-2018. Les décisions qui seront prises aujourd’hui sont donc importantes, car elles auront tendance à faire « jurisprudence » lors des prochaines Capa. Ces règles renseigneront aussi les collègues qui bénéficieront d’un rendez-vous de carrière dans le futur sur ce qui est attendu par les évaluateurs.
Nous aurons cependant aujourd’hui à rectifier des erreurs dans la mise en œuvre par l’administration, erreurs qui espérons-le, disparaîtront maintenant que l’ensemble des règles est connu.
Les rendez-vous de carrière portant sur les 6ème et 8ème échelons ne semblent pas avoir causé de gros problèmes. Les pourcentages de contestation sont faibles. Les difficultés ont porté sur les appréciations qui concernaient le 9ème échelon : un quart des personnels évalués. Les collègues n’ont souvent pas compris le décalage entre les avis portés sur les items et l’appréciation finale, en général beaucoup moins favorable. Leur mécontentement a été renforcé par une réponse institutionnelle sous forme de lettre pour le moins maladroite : identique pour tous, en partie incompréhensible, cette lettre élude en plus la vraie explication. Contrairement aux passages accélérés d’échelon, dont le nombre était connu à l’avance, les pourcentages attribués à chacune des appréciations du 3ème RVDC n’ont été publiés que tardivement, au cours de l’année scolaire. Les évaluateurs n’ont donc pas pu régler leurs avis sur les items au nombre défini à l’avance « d’excellent » et de « très satisfaisant » sur les appréciations. Le fait d’utiliser les mêmes mots pour évaluer les 11 items d’un côté, et pour définir les priorités de classement de l’autre, a largement porté à confusion.
Il est à parier que cela ne se reproduira pas cette année, mais un autre problème se profile : les avis sur les 11 items, les seuls qui correspondent réellement à une évaluation et qui permettent aux collègues de progresser, vont s’aligner sur le système de classement qui lui est défini par des pourcentages arbitraires, ou plutôt choisi dans le cadre de règles budgétaires. Le risque est fort de revenir à un système artificiel, comme l’était celui des notes administratives et pédagogiques. Il suffirait simplement de changer les mots, et d’appeler les appréciations du recteur « très favorable », « favorable » ou « sans opposition » par exemple !
Une autre difficulté se fait jour. Les documents qui nous ont été transmis ne concernent que les personnels qui ont fait appel de l’appréciation. Cette dernière a été établie par les services de la DPE à partir des items, avec une certaine automatisation. Or, nous ne disposons pas de l’ensemble des ces données, et nous ne pouvons pas comparer les situations des collègues qui contestent avec celle des autres personnels. Alors qu’il s’agit bien ici d’un classement. Nous avons été élus en capa pour garantir aux collègues l’égalité de traitement et la transparence. Nous demandons donc à disposer de l’ensemble des avis et des appréciations, au moins sous forme de statistique.
De même, nous demandons à disposer des informations sur ceux qui ont obtenu une révision de leur appréciation en novembre.
Les enjeux de cette Capa sont importants. A la fois pour les collègues individuellement, car, au moins pour la hors-classe, les appréciations peuvent faire varier la progression de carrière de 5 ans, entre les premiers promus et les derniers, mais aussi pour l’ensemble des personnels. Les mesures gagnées par le PPCR sont un progrès collectif pour les collègues (classe exceptionnelle, augmentations indiciaires …). Dans ce qui nous concerne aujourd’hui, la fin des progressions à rythmes différenciés (ancienneté, choix et grand choix), qui se révélaient très peu équitables comme nous l’avons maintes fois établi à travers nos études statistiques, va dans le bon sens. A terme, pour le SGEN-CFDT, il s’agit d’établir une évaluation réellement constructive et utilisable (comme les items), déconnectée de la progression de carrière qui doit être la même pour tous. L’engagement supplémentaire de certains collègues doit être reconnue par le grade fonctionnel qu’est la classe exceptionnelle.
Certains syndicats, par méconnaissance ou par calcul électoraliste, ont largement diffusé l’idée inverse, en agitant des peurs sur l’avenir. Ils ont été aidés par les retards et les erreurs du ministère, et par la maladresse du rectorat qui a parfois donné le sentiment d’un mépris des compétences et de l’engagement des personnels. On arrive donc à une situation paradoxale, où un progrès est compris comme une dégradation. Il est nécessaire de redresser la barre. En évitant de refaire les mêmes erreurs, mais aussi en corrigeant aujourd’hui, honnêtement, les erreurs manifestes.
Le compte-rendu de la capa.