hors-classe2Depuis de nombreuses années, le SGEN-CFDT de Basse-Normandie analyse les avis donnés par les inspecteurs et les chefs d’établissement pour la hors-classe. Il en dénonce, avec d’autres les dysfonctionnements. L’année dernière, l’administration avait tenu compte de ces conclusions et avaient réuni un groupe de travail sur le sujet. Il en était ressorti que le corps d’inspection devait harmoniser ses pratiques (concentration des avis favorables et très favorables sur les 10ème et 11ème échelon) et qu’on rappellerait aux chefs d’établissement l’importance de leur avis.

Nous avons donc, cette année encore, analysé les données transmises par le rectorat pour voir les problèmes étaient résolus.

Nous avons, comme les années passées, regardé la cohérence entre les notes pédagogiques et les avis mis par les inspections. Nous nous sommes limités aux 10ème et 11ème échelons, qui sont quasi les seuls susceptibles d’être promus.

La moyenne des notes pédagogiques pour les 10ème et 11ème échelons est de 47.

Si on prend les collègues qui sont très au-dessus de cette moyenne (à partir de 50), qui donc doivent être de très bon enseignants, on constate toujours que 20 d’entre eux ont « sans opposition » de la part de leur inspecteur (16 l’année dernière). Même s’il peut y avoir des explications au cas par cas, la surreprésentation des certifiés d’éco-gestion (4) et d’anglais (3) pose question.

Inversement, quand on isole ceux qui sont très en-dessous de cette moyenne (en-dessous de 44) et qui ont un avis très favorable de leur inspecteur, on trouve 11 collègues (7 l’année dernière), dont 5 en lettres. La situation dans cette discipline reste donc problématique, car elle avait déjà été pointée les années précédentes.

Autres anomalies constatées, quand on regarde la répartition des avis dans chaque discipline. Si aux 10ème et 11ème échelons environ 40% des collègues ont un avis «sans opposition », cette proportion passe à 79% en Technologie, 63% en éco-gestion. Ces deux disciplines étaient déjà pointés l’année dernière. D’autre part, le nombre élevé d’avis défavorable en Sciences-Physiques (5, ce qui est le « record ») interroge, si on y rajoute les « sans opposition » on arrive à 65 % des avis.

Dans l’autre sens, seuls 10% des collègues de SVT et de Lettres ont sans opposition, 23% en S2I, 24% en SES et en Maths. Il y a donc toujours de très fortes distorsions qui existent entre les matières, voire au sein d’une même matière, comme les S2I et la techno.

Pour les avis donnés par les chefs d’établissement, s’il semble y avoir une amélioration, le problème reste entier. Les cas extrêmes, tous les avis « sans opposition » ou « très favorable » ont quasiment disparu. On peut noter, le Collège de Carentan n’a que des avis « très favorable » alors qu’au contraire certains établissements s’approchent du tout « sans opposition », comme le collège du Mêle-sur-Sarthe, où un seul collègue a un avis favorable et tous les autres « sans opposition » (ce n’est qu’un exemple).

Le principal problème reste cependant que l’on trouve deux types de notation dans les établissements. Ceux, la majorité, qui considèrent que l’avis « normal » et majoritaire est favorable,(au lycée Rostand, 38 « favorable » sur 59 et 3 « sans opposition », au lycée Fresnel 19 « favorable » sur 22 avis), les autres qui au contraire considèrent que c’est l’avis « sans opposition » (collège Monod, 9 « sans opposition » sur 16 avis, collège de Valognes, 10 « sans opposition » sur 17, collège de Bréhal, 12 sur 17).

Comme l’année dernière, ces distorsions ne proviennent pas du type d’établissement. En éducation prioritaire par exemple, on n’a à Giberville que des avis « favorable » ou « très favorable », comme les années précédentes, les 6 collègues de Vimoutiers ont tous « très favorable » (comme l’année dernière), mais à Guillaume de Normandie, à Caen, on trouve 10 « sans opposition » et un « très favorable » sur 25 avis. A Louise Michel, à Alençon, on trouve 10 « sans opposition » et 1 « très favorable », comme l’année dernière.

Les avis donnés par les corps d’inspection et les chefs d’établissement sont essentiels dans le barème de la hors-classe, ce sont les principaux éléments discriminants dans le classement. On constate pourtant une incohérence récurrente des pratiques, que ce soit entre les IPR ou entre les chefs d’établissement.

L’avancement à la hors-classe relève ainsi en grande partie toujours de la loterie. Le seul garde-fou est l’ancienneté qui permet pour la plus grande part des collègues d’accéder à la hors-classe.

Il y a eu certaines évolutions positives, un début de prise de conscience par des chefs d’établissement de l’importance de leurs avis, mais force est de constater que nous avons ici repris ici quasiment les mêmes exemples de dysfonctionnements que l’année dernière. Le travail reste donc considérable si on veut obtenir une équité de traitement, ce qui sans doute relève de l’utopie.

A moins de changer le mode de fonctionnement ….

 

Voir la déclaration de mai 2013

Voir la déclaration de mai 2012