Si le SGEN-CFDT a soutenu la rénovation de l’Education prioritaire menée par le ministère, la façon dont celle-ci s’applique dans l’académie commence mal.
Les entrées et les sorties
A la rentrée prochaine, il y aura 15 collèges en REP et REP+ : Guillaume de Normandie (Caen), Colombelles, Varignon et Mandela (Hérouville), Isigny-sur-Mer, Laplace à Lisieux, Périers, Saint-Vaast-la-Hougue, Sainte-Mère-Eglise, Villedieu, Monnet à Flers et Vimoutiers seront en REP. Pagnol (Caen), Les Provinces (Cherbourg) et Louise-Michel (Alençon) seront en REP+.
Ainsi sortent du dispositif Ingénieur Cachin à Cherbourg et Giberville.
Le Positif
La particularité de l’académie est reconnue, à travers la part importante de collèges ruraux (Vimoutiers, Villedieu, Périers, Saint-Vaast, Sainte-Mère, Isigny), alors que précédemment les ZEP se concentraient pour l’essentiel en milieu urbain. Pourtant, le phénomène d’isolement culturel joue de façon importante dans la scolarité de nombreux élèves de ces zones.
L’académie gagne ainsi 4 collège en éducation prioritaire.
Le Négatif
Si la liste des établissements a été présentée aux organisations syndicales le mardi 2 décembre, c’est sans document préparatoire, sans possibilité de discussion, juste le droit de faire des remarques. La position du rectorat a été justifiée par le caractère « mathématique » ou « scientifique » de la décision : des critères ont été définis par le ministère et s’appliquent directement. Nous n’avons même pas eu droit au détail des indicateurs utilisés, “il fallait faire confiance à l’administration”.
Autre problème : les écoles primaires qui pourront entrer dans un réseau REP sont celles et seulement celles qui sont dans la carte scolaire d’un collège REP. Ainsi, des écoles comme celles du Chemin Vert à Caen, Doumer à Lisieux ou La Polle à Cherbourg, qui accueillent des populations en grande difficulté scolaire mais qui ne dépendent pas d’un collège REP sont laissées à elles-mêmes ! Certes, elles pourront bénéficier de moyens donnés par les politiques départementales, mais plus dans un réseau, ce qui est un recul majeur.
La position du SGEN CFDT de Basse-Normandie
Nous n’entrerons pas dans le discours démagogique du “toujours plus pour tout le monde”. Il est compréhensible que les moyens sont limités par nature et que donner plus à certains qui en ont besoin peut nécessiter de retirer à d’autres. Cependant, nous ne pouvons pas nous contenter d’une application “bête et méchante” de barèmes statistiques qui déterminent les 15 collèges bénéficiaires :
et le 16ème alors, à combien de millième de pourcentage a-t-il raté le coche ?
Si l’année prochaine, le chiffre des boursiers varie de 5 familles, l’ordre changera-t-il ? Et si les données sur les CSP ont été remplies avec plus ou moins de précision, cela a-t-il changé les choses ?
Nous demandons donc à avoir communication des chiffres utilisés par le rectorat.
Nous proposons aussi qu’il soit tenu compte des actions menées et des projets avancés par les équipes et les collectivités locales pour déterminer les réseaux. Donner des moyens ne servira à rien sans dynamique locale.