Depuis les dernières élections professionnelles de 2011, s’appliquent dans l’Education nationale les nouvelles règles de dialogue social définies par les accords de Bercy en 2008.
La CFDT est attachée à l’application de ces règles dans la Fonction publique, qui doivent amener à changer de culture dans le dialogue social :
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d’une part, elles mettent les organisations syndicales devant leurs responsabilités et permettent d’éviter un syndicalisme de posture ;
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en second lieu, elles obligent à penser la gestion des personnels d’abord globalement, et non pas par le petit bout de la lorgnette corporatiste ;
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enfin, elles permettent, si les autorités administratives jouent le jeu, d’associer réellement les personnels aux décisions et à leur application.
Ce changement de culture est en construction dans la fonction publique, en particulier dans l’Education nationale. L’Etat a longtemps pensé que, contrairement au privé, il était un « bon » employeur de par sa légitimité démocratique, et que ses décisions n’avaient pas à être soumises à un accord des représentants des personnels, sinon pour la forme. Cela a amené une déresponsabilisation des organisations syndicales, et un bonus donné au « non » systématique.
Les nouveaux principes étant maintenant posés, une organisation syndicale comme la CFDT prend son travail au sérieux. Quand nous siégeons, l’avis ou le vote que nous faisons est celui de l’organisation que nous représentons. Il est décidé en fonction de nos valeurs, de nos décisions de congrès, nationales ou académiques, des décisions de nos instances, Conseil syndical ou Commission exécutive, de l’avis ponctuel de nos adhérents, éventuellement de celui des personnels quand nous pouvons les consulter.
Ce travail nécessite du temps pour diffuser les documents, y réfléchir, prendre une décision. Même si nous bénéficions de décharges, il n’y a pas de permanents syndicaux, il faut donc travailler en dehors de notre service de fonctionnaire. Le simple fait d’envoyer les documents pour le CTA par exemple, non pas le lundi soir pour le lundi suivant, mais le lundi matin nous donnerait une journée de travail syndical en plus. En effet, le rectorat a prévenu nos établissements du nombre important de réunions le lundi et donc les élus ont souvent une décharge le lundi.
Un autre élément essentiel au dialogue social est la possibilité de concilier travail syndical et métier. Cela devient difficile pour un enseignant quand il est obligé de supprimer régulièrement des cours pour venir à des groupes de travail. Ces derniers se multiplient actuellement le vendredi après-midi, alors que ni les établissements, ni les élus, ne pouvaient l’anticiper. Ce sont donc toujours les mêmes élèves qui sont touchés.
Enfin, il y a une nécessité de trouver une méthode de travail commune entre les groupes de travail. Ainsi, les chefs d’établissement étant des personnels comme les autres, les décisions les concernant qui sont prises en CT académique doivent être discutées en groupe de travail issu du CTA. D’autre part, certains groupes de travail, comme pour les CPE, sont réunis pour discuter de l’application d’une carte cible, d’autres, pour les postes administratifs, ne le sont pas. Nous demandons aussi qu’un groupe de travail se réunisse sur la carte des formations professionnelles avant les prochains CTA et CAEN consacrés à ces sujets.
Nous sommes conscients que le dialogue social ne se décrète mais se construit. Cela prend du temps et nécessite un engagement de toutes les parties. La CFDT est prête à ces efforts, et s’engage de façon sincère et loyale. Nous attendons la réciproque de l’administration, du Rectorat comme des Directions académiques.