Les années se suivent mais ne se ressemblent pas toutes.
L’an dernier, l’Académie de Caen a dû rendre 410 emplois. A la rentrée 2013, 76 postes seront créés. Nous actons cette rupture avec la politique antérieure.
Il est aussi positif que les créations de cette année s’inscrivent dans une loi de programmation qui prévoit 54 000 postes dans les 5 prochaines années. Nous considérons que l’effort est significatif alors que le contexte budgétaire est très contraint.
Le Ministre affiche des priorités en particulier dans le premier degré :
– nous sommes en accord avec la politique de donner plus de moyens dans les zones fragiles socialement afin de réduire les inégalités scolaires. Nous souhaitons que les prochains textes règlementaires ne viennent pas limiter cet effort indispensable.
– Concernant les maternelles, la scolarisation des 2 ans ne doit pas se limiter à un effet vitrine sur quelques classes. De nombreuses écoles accueillent déjà quelques enfants de deux ans, sans doute presque 2000 dans l’académie. Il est donc très important d’assurer une bonne scolarisation pour tous ces enfants.
Le dispositif « plus de maîtres que de classes » est une autre priorité. Vous nous indiquez qu’il doit faire l’objet d’un cahier des charges académique. Nous ne comprenons pas que ce cahier ne soit pas discuté avec les représentants des personnels avant la tenue des CT départementaux. Nous ne nous sentirons pas tenus, en CTSD, ou en CAPD, par un document académique qui n’aurait pas au préalable été soumis à la concertation. L’harmonisation académique dans le 1er degré a affaibli le dialogue et la concertation. Nous renouvelons notre demande d’un groupe de travail académique avant toute décision d’ harmonisation dans le 1er degré.
L’annonce de ces 76 créations se fait dans un contexte démographique défavorable pour notre région. La baisse des élèves dans le premier degré et bientôt dans le second degré ne cesse de nous inquiéter. Les conséquences sur notre réseau d’écoles et d’établissements seront indéniables. Il ne faut pas en faire un sujet tabou. S’il est parfois polémique et difficile notamment pour les responsables politiques, il se doit d’être organisé dans le cadre d’une véritable négociation, avec des solutions adaptées aux particularités de chaque territoire. La gestion calamiteuse par le Conseil général du Calvados de la fermeture de collèges sur l’agglomération caennaise reste l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
Nous déplorons aussi l’absence de créations de postes d’administratifs et des personnels sociaux et de santé.
Pour finir, nous exprimons une inquiétude quant à la réussite de la refondation de l’école. Si les discussions nationales sont nécessaires, nous ne ressentons pas de déclinaison dans notre Académie. Nous partageons globalement les objectifs du ministre, mis en avant dans la loi de refondation : continuité école-collège à travers la mise en œuvre du socle commun, confirmation du Bac pro 3 ans, continuum bac moins 3 – bac plus 3 par exemple, formation professionnalisante pour les enseignants dans le cadre des ESPE …
Nous avons cependant quelques inquiétudes sur la mise en œuvre. Nous voudrions qu’une impulsion plus forte soit donnée afin de créer une véritable dynamique d’appropriation par les personnels. Nous gardons en mémoire le peu de moyens consacrés par l’institution pour aider les collègues à aborder le Socle commun ou l’accompagnement personnalisé. Peu soutenus, malgré les discours, les collègues ont parfois même été poussés au découragement par une mise en place caporaliste de ces nouveautés.
Ne refaisons pas les erreurs du passé.