Les années passent, les déclarations se ressemblent…
Une fois n’est pas coutume, le SGEN-CFDT souhaite cette année encore pointer certains dysfonctionnements de la promotion à la hors-classe en ouverture de cette CAPA. Et comme toujours, ce sont les avis des inspecteurs et chefs d’établissement qui retiennent notre attention.
En effet, ils sont certainement le plus fort déterminant du succès ou de l’échec de cette promotion. Parmi les probables promus à l’issue de cette CAPA, 79% auront eu au moins un avis « très favorable ». Seuls 17% d’entre eux seront passés malgré au moins un avis « sans opposition ». Pourtant, un quart des heureux du jour aura changé de grade malgré une note pédagogique égale ou inférieure à la moyenne des notes pédagogiques sur l’ensemble des échelons 10 et 11 (seuls échelons concernés par les promotions).
Les déclarations se ressemblent, donc, mais ne sont pas identiques. En effet, de nombreux IPR ont visiblement le souci de concentrer leurs avis positifs sur les deux derniers échelons. Ainsi, 70% des collègues concernés en mathématiques, 82% en lettres modernes, 68% en documentation reçoivent une bonification, ce qui place leur discipline dans la bonne moyenne des promotions. Mais tous n’ont pas cette chance… Seuls 13% des collègues de technologie et 35% des collègues de sciences physiques sont dans ce cas. Parfois, c’est le niveau étonnamment bas d’avis « très favorable » (11% en espagnol, 9% en histoire et géographie) qui pénalise la discipline. Or, en histoire et géographie par exemple, 4 avis « très favorable » ont été donnés à des collègues échelon 8 seulement. Nous comprenons très bien que ce système se veut personnalisé, mais sur des cohortes de plusieurs centaines de personnes, il est étonnant de trouver d’aussi grands écarts.
Autre petite amélioration, la cohérence entre les avis et les notes pédagogiques. Il n’y a pas d’avis « très favorable » pour des collègues dont la note pédagogique est inférieure de trois points ou plus à la moyenne (47). Mais est-ce un effort de cohérence vis-à-vis d’un prétendu mérite ou une reconnaissance de note pédagogique trop basse pour correspondre à un avis « très favorable » qui a été envisagé ? En revanche, 39 enseignants échelon 10 ou 11 ont une note pédagogique égale ou supérieure à 50 mais un avis « sans opposition ». Avec une forte concentration sur certaines disciplines : 8 en anglais, 6 en sciences économiques et sociales, 7 en éco-gestion, 4 en philosophie.
En ce qui concerne l’avis des chefs d’établissements, il reste encore du travail à faire là aussi. Si la majorité d’entre eux semble utiliser diversement les quatre avis, il y a clairement des établissements où l’avis « sans opposition » est la norme (9 sur 9 à Isigny-sur-mer, échelons 7 à 10, ou 6 sur 6 au Mêle-sur-Sarthe, échelons 7 à 10), là où d’autres partent de l’avis « favorable » (11 sur 14 à Honfleur, échelons 7 à 11, ou 7 sur 9 à Vassy, échelons 7 à 10), et jusqu’au « très favorable pour tous » à Carentan (15 sur 15, échelons 7 à 11) ou Flamanville (11 sur 11, échelons 7 à 9).
Nous demandons, et demanderons tant que le système des bonifications sur avis sera utilisé, que les efforts pour un travail plus cohérent au niveau académique soient intensifiés. Et attendons toujours un avancement déconnecté de l’évaluation…