Le ministère avait demandé au rectorat de Caen la disparition de l’équivalent temps plein de 87 postes, qui serait justifiée par une baisse démographique d’élèves, certes indéniable. Le rectorat en supprime 101, uniquement dans le second degré ! La différence peut s’expliquer par la prévision d’éventuelles ouvertures, comme le microlycée, mais pas entièrement.
La répartition de ces suppressions :
- pour le premier degré, les suppressions sont compensées par des ouvertures. Le rectorat annonce en effet de la suppression de 4 postes dans l’Orne, 2 créations dans la Manche et 2 créations dans le Calvados.
- les collèges seront impactés par 47 suppressions (dont 10 dans le Calvados, 25 dans la Manche et 12 dans l’Orne)
- en lycée, 29 postes seront supprimés en LGT (alors que le nombre d’élève est en légère augmentation), 25 en Lycée Professionnel, et enfin une surpression partielle de 0.4 en EREA.
On annonce également sans raison particulière la suppression de 2 postes administratifs au rectorat et 6 dans les collèges et lycées, ainsi que la suppressions de 3 personnels de direction. Sont annoncées enfin la fusion des lycées à Falaise, Coutances et Argentan, et évidemment la suppression des collèges de Colombelles et de Port-en-Bessin, déjà largement relayés par la presse.
Il faudra regarder attentivement dans chaque établissement la répartition de la DGH (que vous pouvez consulter ici et ici) pour comprendre l’impact réel de ces suppressions dans votre collège ou lycée.
Notre analyse :
Nous savions qu’avec un gouvernement libéral obsédé par la réduction des dépenses publiques, nous pouvions craindre un « rattrapage » des suppressions évitées ces dernières années par les gouvernements socialistes malgré la baisse démographique. Cependant, les suppressions dans le second degré nous semblent tout de même disproportionnées par rapport à la perte d’élèves, surtout quand on voit qu’elles sont compensées dans le premier degré qui est concerné au premier plan par la baisse du nombre d’élèves ! Finalement, il s’agit de déshabiller Pierre pour habiller Paul :
– d’une part, le Second degré public semble avoir été sacrifié pour compenser les réformes annoncées par M. Blanquer dans le premier degré, tout en conservant un coût constant global. Ne dit-on pas qu’il faut avoir les moyens de ses ambitions?
– d’autre part, l’Académie perd globalement 400 élèves dans le Second degré, mais l’enseignement public perd en réalité presque 850 élèves, la différence étant due à un transfert vers l’enseignement privé… Il n’est pas admissible que l’Etat abandonne ainsi des postes au bénéfice de l’enseignement privé !
Tout cela est très loin de notre vision d’une politique éducative publique ambitieuse ! Il est regrettable qu’un ministère qui se dit attaché à la réussite des jeunes ne profite pas de la baisse démographique pour améliorer les conditions de travail des élèves et des collègues du second degré public en baissant le nombre d’élèves par classe…