Un nouveau décret qui permet plus de décharges
.Les décrets sur le service enseignant dans le Second degré de 1950 ont été remplacés par celui de 2014 (voir ici).
Ce changement est positif, car il prend en compte, entre autres, l’évolution du métier enseignant qui n’est plus seulement un face à face pédagogique.
En particulier, il donne aux enseignants la possibilité de moduler leur service entre le face à face pédagogique et d’autres missions, tout aussi importantes (article 3). La définition de ces missions n’est pas encore actée par un texte (celui-ci devrait sortir bientôt), mais pour l’instant cela concerne la coordination EPS, l’administration réseau, l’aide au chef de travaux, les référents culture, les référents ressources numériques, les référents décrochage scolaire, le tutorat et le laboratoire de technologie.
Cependant, l’entrée en application à la rentrée 2015 se fait à rebours de l’esprit du nouveau décret, avec une volonté ministérielle de passage quasi systématique des missions qui pouvaient être en heures postes (décharges) en indemnités, ce qui veut dire en temps supplémentaire.
Pour les administrateurs réseaux
Jusque-là, les collègues pouvaient obtenir une décharge pour cette mission d’administrateur réseau. Ainsi, il était possible de diviser son service entre 16h d’enseignement en classe et 2h d’administration.
Cela dans un premier temps (fin décembre) n’a plus semblé possible. Puis fin janvier, le rectorat a indiqué qu’il y aurait quelques exceptions, mais limitées à de gros établissements.
Enfin, lors du CTA du 26 janvier, le recteur a indiqué qu’au cas par cas, à l’occasion du dialogue de gestion (les “2ème et 3ème phases”), il y aurait possibilité de passer des indemnités en décharges. Cela pourra concerner en particulier des collègues qui autrement verraient leur poste supprimé ou seraient contraints d’abandonner l’administration réseau pour un poste partagé.
Si cet engagement n’entre pas réellement en application, le risque est d’avoir de nombreux collègues qui abandonnent leurs fonctions d’administrateur réseau, car ils demandent surtout du temps et pas tellement des indemnités. Hors un administrateur réseau ne se remplace pas comme cela. C’est une compétence qui s’acquiert après une formation importante et suivie, et surtout grâce à l’expérience. Une indemnité ne crée pas la compétence !
Au moment où se met en place le nouvel ENT académique, l’Educ de Normandie, au moment où le pays, à travers les annonces faites par le président de la République, lance un plan numérique d’envergure, on risquerait de se priver d’éléments moteurs dans les établissements, capables de lancer une dynamique, de conseiller et de rassurer les collègues et les élèves.
Sans compter un sentiment de non-reconnaissance pour des collègues qui se sont impliqués dans une fonction chronophage à qui on impose de nouvelles règles du jeu dont on comprend mal la nécessité.
Le SGEN-CFDT continue donc à demander le respect de l’esprit du décret de 2014, et la possibilité donnée aux collègues de prendre en charge des missions en décharge de service.