A la demande du nouveau recteur, une délégation du SGEN-CFDT, composée d’Olivier Buon (Secrétaire général), de Sylvain Langlois (responsable Premier degré Calvados) et Richard Viaux (responsable Premier degré Manche) a été reçue par le recteur Rolland, accompagné de sa secrétaire générale (Chantal Le Gal), de sa directrice de cabinet (Isabelle Mezeray) et de son adjoint (Christophe Ganzitti).
Dans une discussion qui se voulait apaisée, le recteur a insisté sur le fait qu’il agirait en continuité avec les décisions des recteurs précédents. Cette insistance avait clairement pour objectif de rassurer devant le turn over important des recteurs depuis 5 ans.
Dialogue social dans l’académie
Le SGEN-CFDT de Basse-Normandie a d’abord présenté sa vision du syndicalisme : des actions qui se veulent efficaces, éviter les postures, accompagner les changements qui nous semblent positifs tout en restant critique, mobiliser les personnels quand cela va dans le sens inverse. Nous insistons aussi sur les bonnes relations tenues avec les personnels du rectorat, qui permettent de traiter intelligemment les dossiers personnels que nous accompagnons.
Le recteur promet de ne rien changer à ces pratiques. Il connaît les valeurs du SGEN-CFDT sur ces sujets et est en accord avec elles.
ESPE
Sur les stagiaires ESPE, nous formulons plusieurs inquiétudes. Dans le premier degré, des situations kafkaïennes sont évoquées. Le recteur promet de les examiner en détail.
Sur le nombre important de stagiaires qui n’ont pas été validés pour diverses raisons (démissions, renouvèlements, licenciements), nous émettons de fortes inquiétudes. Si individuellement, nous n’avons pas pour chaque dossier des données suffisantes, il nous semble que l’ensemble des acteurs doive s’interroger sur un tel taux d’échec. Les exigences sont-elles trop importantes ? Des stratégies de stagiaires ne sont-elles pas prises en compte ? On ne peut pas se contenter de dire “la jeunesse n’est plus ce qu’elle était”.
Le recteur nous annonce qu’il va nommer un responsable “ESPE” qui sera un interlocuteur unique pour les organisations syndicales. Nous réclamons la même chose pour les stagiaires, mais cela n’est pas à l’ordre du jour.
Mobilité des PE de l’Orne
Depuis des années, il est très difficile aux PE nommés dans l’Orne de rentrer dans un autre département. Un système fonctionne depuis quelques années, à l’instigation du SGEN, pour faire entrer un peu plus de stagiaires PE dans l’Orne et donc libérer quelques places dans la Manche et dans le Calvados. Cependant, trop de collègues restent “coincés” dans un département où ils n’habitent pas. Nous alertons le recteur sur ce dossier, comme tous les précédents, pour que la situation puisse évoluer.
Réseau scolaire et postes partagés.
Que ce soit dans le premier comme dans le second degrés, la baisse du nombre d’élèves va imposer une réflexion sur le réseau scolaire. Le SGEN-CFDT n’y est pas opposé mais nous demandons à ce que tous les acteurs soient associés aux décisions. Cela implique la mise en place d’une préparation pluriannuelle des changements, pour éviter des choix en catastrophe, comme cela a pu se faire sur le collège de Cabourg par exemple.
Formations
Les formations sur le numérique qui vont concerner tout le second degré vont se faire sur trois journée : un première en établissement, la deuxième à distance (FOAD) et la troisième de façon disciplinaire.
Le SGEN a alerté le rectorat sur les risques de la formation à distance. Si le principe est intéressant, il faut tout de suite l’encadrer. La tentation est forte de la part de l’administration de renvoyer les personnels à leur temps libre pour faire la FOAD. Cela ne sera pas accepté par les collègues, alors que cette formation en “présentiel” se faisait jusque-là sur le temps de service. De fait, cette formation risque fort de devenir plus que virtuelle car une forte proportion de collègues la reporteront continuellement, voire refuseront de la faire. Il faut un temps identifié en établissement pour cette formation à distance, sur le temps de travail. Certes cela induira des absences, comme dans le système actuel, mais c’est la condition nécessaire pour que la formation continue, nécessaire à tous et en premier lieu bénéfique aux élèves, ne disparaisse pas dans les limbes d’internet !
Le rectorat n’avait pas particulièrement réfléchi au problème et se dirigeait vers la plus mauvaise solution : renvoyer au temps personnel des enseignants. Le recteur s’est engagé à regarder les choses de plus prêt.
Les secondes carrières
De plus en plus d’enseignants envisagent de changer de voie au bout d’une carrière plus ou moins longue. Certains le font pour de réelles difficultés. Peu de solutions sont offertes actuellement. Les congés formation, le détachement, les postes adaptés ne peuvent concerner qu’une petite partie des collègues. Le SGEN a insisté sur la préservation et le développement de ces possibilités, certes marginales, mais de plus en plus menacées pour les congés formation en particulier.
Le travail des directeurs d’écoles
La simplification des tâches est encore largement un slogan pour les directeurs d’école. Le recteur indique la mise en place d’un tableau de bord 1er degré qui permettra d’éviter de saisir les mêmes informations dans plusieurs fichiers différents. Il réfléchit aussi à une meilleure formation des directeurs et participe au niveau national à un groupe de réflexion sur ce sujet … groupe qui malheureusement semble en sommeil !
Permanence du CIO à Mortagne.
Le recteur nous informe qu’il a rencontré le maire de Mortagne qui est prêt à mettre à disposition gratuitement un local dans la Maison des services publics pour une permanence de collègues du CIO de L’Aigle. Cela fait suite aux engagements pris en fin d’année dernière.
DAFCO/DAFPIC
La fusion de la DAFCO de Caen et de la DAFPIC de Rouen a normalement eu lieu au 1er septembre 2016. Cependant, aucun DAFPIC n’a pu être recruté pour l’instant. De nouveaux contacts sont en cours. Cependant, les engagements pris par le recteur Cabourdin seront honorés par le nouveau recteur.
Pour conclure, le recteur Rolland a visiblement voulu déminer le terrain, suite à l’épisode agité de juin-juillet dernier avec le recteur Cabourdin. Nous n’avons pas noté de désaccord fondamental avec les positions défendues par le SGEN-CFDT. Nous attendons cependant de voir si le nouveau recteur tiendra sur le long terme ses engagements. Le prochain CT académique aura lieu le 10 novembre prochain, ce sera une première étape.