Communiqué de la fédération SGEN-CFDT
Télécharger le tract de la mobilisation du 16 octobre
Alors que les premiers éléments du budget 2016 commencent à être connus, le Sgen-CFDT tire la sonnette d’alarme et appelle les personnels à se mobiliser le 16 octobre, pour réclamer des conditions de travail et d’études décentes pour tous.
En effet, depuis 4 ans le nombre d’étudiants dans les universités ne cesse de croître avec, pour la seule année 2015, un nombre record de 65 000 étudiants supplémentaires. Dans le même temps, le budget de l’Enseignement supérieur a stagné ou même baissé si on le rapporte au nombre d’étudiants inscrits. Il en est de même pour les emplois qui, malgré les 1 000 créations annoncées par an depuis 2012, ont diminué de 2,16 % entre 2008 et 2013. Au total, ce sont près de 700 emplois pérennes qui ont, en fait, disparu entre 2012 et 2014. Par contre l’emploi précaire, lui, ne cesse d’augmenter pour atteindre 60 % dans certains laboratoires.
Le désengagement de l’État dans l’Enseignement supérieur et la Recherche provoque une dégradation constante des conditions de travail des personnels et touche aujourd’hui la qualité même du service rendu aux étudiants.
La hausse des effectifs dans les groupes de travaux dirigés (TD) et travaux pratiques (TP), la difficulté de mettre en place un suivi individualisé en raison du nombre très élevé d’étudiants par enseignant, la baisse des volumes horaires des maquettes de formation, le gel massif de postes pèsent lourdement sur les enseignants et enseignants-chercheurs, mais ce sont bien tous les personnels, enseignants, enseignants-chercheurs et personnels des bibliothèques, ingénieurs, administratifs, techniciens de service et de santé (BIATSS) qui doivent prendre en charge les arrivées massives d’étudiants avec le même nombre d’agents.
Ainsi, les personnels des services de scolarité sont submergés par l’afflux d’inscriptions, les piles de dossiers administratifs à renseigner ; les agents d’entretien doivent jongler entre les emplois du temps de salles qui, en nombre insuffisant, ne sont jamais libres pour en permettre le nettoyage ; les services informatiques n’arrivent plus à faire face aux demandes toujours plus nombreuses des personnels qui développent l’usage du numérique pédagogique ; les personnels des Crous subissent de plein fouet restructurations et politiques drastiques d’économie. La sécurité des bâtiments universitaires atteint par ailleurs dans certaines villes la cote d’alerte, faute pour les établissements de disposer des moyens de les maintenir en état ou, a fortiori, de les rénover.
Partout, la situation est au bord de la rupture. Déjà des étudiants se mobilisent pour protester contre leurs conditions d’accueil et d’études, comme ce fut le cas récemment des étudiants de sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), et le Sgen-CFDT a soutenu les revendications portées par la FAGE, car elles rencontraient celles des personnels.
De même, à l’ESPE de Nantes, les étudiants et les personnels ont dénoncé le manque d’enseignants, les effectifs des groupes trop lourds…
Le Sgen-CFDT rappelle son engagement auprès des personnels mais aussi des étudiants pour contribuer à améliorer leurs conditions de travail et d’études.
Il demande une augmentation immédiate de 500 millions d’euros pour le budget de l’enseignement supérieur (programme 150), afin de prendre en charge dans de bonnes conditions les 65 000 étudiants supplémentaires. Il demande la garantie que les prélèvements sur les fonds de roulement cesseront effectivement, en 2016 et 2017. Mais surtout, le Sgen-CFDT demande que le budget voté par les parlementaires soit dans sa totalité distribué aux établissements sans subir les habituels et discrets gels de crédits en cours d’exécution.