Une nouvelle rectrice, Christine Gavini-Chevet, vient d’être nommée ce 1er avril à Caen et à Rouen. Denis Rolland n’est donc plus notre recteur.
Ce dernier est resté moins de 3 années sur Caen, moins de deux sur Rouen. Arrivé dans un contexte de grande tension lors du départ du recteur Cabourdin, il a su rapidement rétablir une sérénité de travail au rectorat. Il laissera le souvenir d’un recteur facile à aborder, prêt à discuter avec les organisations syndicales et plutôt attentif à leurs revendications. Ne se cachant pas par reflexe derrière la langue de bois, nous avons souvent pu constater ses convictions, réelles, et son engagement, en particulier pour une amélioration du niveau des élèves normands, et sur le numérique.
La fusion des deux rectorats de Caen et de Rouen a cependant largement “plombé” son action. Obligé de diviser son temps entre de multiples déplacements dans les deux académies, et choisissant d’être sur le terrain, il a donné l’impression d’être peu présent sur certains dossiers. Sur celui de la fusion, il a constamment été court-circuité par un ministre qui lui a fait perdre sa crédibilité en l’obligeant à assumer des décisions contraires à ses engagements précédents. Quand en février dernier, le ministre de l’Education nationale a décidé de mettre fin aux fusions d’académies, sauf en Normandie, le recteur Rolland a été mis devant une tâche impossible : fusionner à marche forcée des services alors qu’il était incapable d’expliquer le bien-fondé de l’effort qu’il demandait aux personnels. Pourquoi seulement en Normandie ? Pour quelle plus-value ? Jamais nous n’avons pu avoir de réponse objectivement convaincante.
Le ministre a expérimenté puis, voyant l’échec de sa décision, il a fait sauter le “fusible” pour se protéger lui-même. C’est sans doute injuste, mais cela est inhérent à la fonction de recteur.
La nouvelle rectrice devra tirer des enseignements de ce qui s’est passé. Vient-elle annoncer une inflexion de la politique du ministre, ou se retrouvera-t-elle bientôt dans la même situation impossible que le recteur Rolland ? Les organisations syndicales représentatives de l’académie de Caen (FSU, UNSA, CFDT et Sud) lui ont demandé d’urgence une audience pour connaître sa feuille de route.