logo 1Les annonces de notre ministre dominent toujours l’actualité. Méprisant largement le dialogue social, il donne la primeur aux journalistes, jusqu’à la caricature : le contenu des évaluations CP rendu public mardi a d’abord été envoyé aux médias avant de l’être aux personnels !

Les premières difficultés apparaissent cependant. La méthode « scientifique » que le ministre prône et qui lui donne une crédibilité parmi les politiques se retourne contre lui : l’état de la recherche contredit le fond de ses décisions. La fin brutale de nombreux contrats aidés a considérablement gêné le fonctionnement des écoles plusieurs endroits. Enfin, les annonces faites vont devoir être précisées et suivies d’effets.

Vous trouverez le détail de tout cela ci-dessous. N’oubliez pas de consulter à la fin les articles sur la carrière (rendez-vous de carrière et classe exceptionnelle).

L’Ecole de Jean-Michel Blanquer, suite

Une remise ne cause des clivages traditionnels

Il est difficile pour l’instant de juger de l’action de Jean-Michel Blanquer. On voit à la fois une politique volontariste qui veut saisir les problèmes de l’école à bras-le-corps. En même temps, des mesures électoralistes et des annonces médiatiques semblent aller en sens contraire. Pour éviter le paradoxe, nous sommes priés de croire que les décisions sont prises après une expérimentation scientifique et en concertations, garanties qui sont plus un alibi qu’une réalité.

François Dubet explique de façon claire les enjeux de l’action ministérielle.

Le faux-semblant des filières d’excellence

Pierre Merle dans la Vie des idées (http://www.laviedesidees.fr/Les-faux-semblants-des-filieres-d-excellence.html) fait une analyse très argumentée de l’impasse dans laquelle la politique de notre ministre met la société française. L’abandon de l’essentiel de la réforme du collège et le retour à la constitution de filières d’excellence grâce aux options est inefficace pour les meilleurs élèves et renvoie les autres à leurs difficultés. Cette politique, voulue par le candidat Macron et soutenue par les parents d’élèves, risque de perpétuer la la société française au contraire des promesses du président de la République de la rassembler.

Des arguments précis et facilement réutilisables.

Evaluations en Cp et en 6ème

Pour rappel, les évaluations CP auront lieu en septembre, celles de 6ème en novembre sous forme numérique en deux parties de 50mn. Peu d’infos complémentaires pour le collège mais les évaluations CP ont été publiées et elles semblent difficiles.

Les critiques sont nombreuses. On veut à la fois évaluer les élèves et le système, ce qui aboutit à des compromis boiteux. Ainsi il est surprenant d’évaluer au milieu du cycle 3 (CM1-CM2-6ème) alors que les programmes fixent des objectifs pour la fin de la 6ème et non son début. Certes l’arrivée en sixième peut nécessiter un bilan car les élèves viennent de diverses écoles mais pourquoi alors attendre le mois de novembre ? Et pourquoi faire une évaluation nationale alors que chaque établissement est mieux à même de l’organiser ?

Cette nouveauté a été instituée sans concertation, au contraire de la confiance envers les personnels que le ministre inclue dans toutes ses interventions. Et sur ce sujet, la confiance envers le ministre est faible : de 2009 à 2012, les enseignants ont dû faire passer des évaluations en CE1 et CM2 en utilisant des protocoles élaborés par le directeur de l’enseignement scolaire de l’époque : J.-M. Blanquer. Utilisées pour montrer les "progrès" des élèves et valider les mesures gouvernementales prises sous Nicolas Sarkozy, le Haut Conseil de l’éducation démontra ensuite leur absence de caractère scientifique. En 2015, il est révélé que le but final (et caché) de ces évaluations était de noter les professeurs à travers les résultats des élèves !

Contrats aidés

Les contrats aidés sont certes des emplois précaires et un syndicat comme la CFDT ne peut pas en s’en satisfaire. Cependant le travail réalisé par ces personnels est nécessaire et comme tous les salariés, les bénéficiaires de contrats aidés doivent être respectés. La brutalité de la décision gouvernementale déclinée en catastrophe par les préfets a amené des personnels en contrats aidés à apprendre quelques jours avant le 1er septembre, voire la veille, qu’ils n’étaient pas reconduits. Des mairies se sont retrouvées du jour au lendemain sans personnels pour assurer le service auprès des élèves. Des écoles n’ont pas fait la rentrée, comme Sartilly (Manche)et Valorbiquet (Calvados).

Par ailleurs, beaucoup d’écoles avaient une aide à la direction sous forme de contrat aidé. La suppression brutale (à la rentrée dans le 14, en janvier dans le 50) de ces aides pose de nombreuses difficultés. Les tâches administratives se sont accumulées pour les directeurs depuis des années. Et comment travailler avec sa classe quand on est constamment obligé de répondre au téléphone ? Le SGEN va lancer une action dans ce sens.

Vous pouvez signer la pétition lancée par la CFDT et d’autres associations sur ce lien

Fusion des recteurs

Le ministre a annoncé vendredi 1er septembre (après en avoir parlé à la presse la veille) aux organisations syndicales nationales qu’il y aurait un seul recteur pour les deux académies normandes. Absolument aucune concertation avec les syndicats n’a eu lieu au niveau local.

Cette décision reste pour l’instant difficile à décrypter.

S’agit-il de s’en tenir là et simplement d’avoir un seul interlocuteur rectoral face à la région ? Les relations entre le recteur de Caen et la rectrice de Rouen étaient notoirement mauvaises et gênaient les négociations Etat-région. Dans ce cas, on voit difficilement comment le recteur va pouvoir se dédoubler et rester présent sur les dossiers. Une telle situation ne pourra pas durer longtemps.

S’agit-il d’une première marche vers la fusion définitive des deux académies ? Tentée au niveau national en 2015, la démarche voulue par le premier ministre avait finalement été abandonnée devant les réticences des personnels des académies concernées et du ministère de l’Education nationale. Le gouvernement pourrait aujourd’hui relancer le dossier en faisant une expérimentation qu’il espère réussie en Normandie, pour la généraliser ensuite.

Une troisième voie est envisageable. Le ministre annonce dans Acteurs publics réfléchir à la création de véritables régions académiques, sans beaucoup de précisions. Avec un seul recteur mais des services de gestion qui seraient parfois régionaux parfois limités aux académies ? Un peu comme le premier degré qui est essentiellement géré par les DASEN au niveau départemental mais avec plusieurs services communs à l’ensemble des 3 départements ?

Le SGEN-CFDT de Basse-Normandie veillera à être associé aux réflexions et s’opposera à d’éventuelles dégradations des conditions de travail des personnels.

Bilangues

Selon le recteur de Caen dans son adresse aux personnels, 80 classes bilangues ont été créées dans l’académie. C’est considérable quand on sait qu’il y a 145 collèges publics (mais ce total peut reprendre les bilangues du public et du privé ; il faut donc alors ajouter 52 collèges privés pour un total de 197). Dans la même phrase, le recteur indique que ces ouvertures se sont faites « en continuant à travailler la mixité sociale ». On sait par de nombreuses études (voir la mise au point de Pierre Merle ci-dessus) que les options au collège ont tendances au contraire à créer de l’entre-soi et par ricochet engendrent des classes-ghettos. Le Sgen-CFDT demandera donc au recteur en quoi consiste ce travail sur la mixité sociale.

Plus de bacheliers pro en BTS ?

C’est l’annonce du ministre sur France Info le 6 septembre. "Il faut avoir plus de places pour les bacheliers professionnels lorsqu’ils veulent poursuivre leurs études et il est souhaitable que ce soit en BTS", a-t-il déclaré pour être précis. C’est la méthode devenue habituelle du ministre : distiller des annonces médiatiques (la semaine dernière, il annonçait des expérimentations dans ce domaine). Le SGEN-CFDT demande lui des précisions : combien de places réservées ? Pour nous, il en faudrait au moins 13000 à l’horizon 2019. Au moment où le supérieur peine, faute de moyens, à accueillir l’augmentation du nombre d’étudiants dans le supérieur (on le voit avec les déboires d’APB), il ne faut pas que ces places réservées empêchent par ricochet l’accès des bacheliers professionnels aux autres formations. Pour cela, comme d’ailleurs pour les autres bacheliers, il est primordial de réfléchir à l’articulation entre le parcours en bac professionnel et le parcours post-bac en termes de compétences, de contenu de formation et orientation (penser de façon cohérente la formation BAC-3 à BAC+3).

D’autant plus que l’abandon d’APB et l’annonce de la sélection, pardon, de « discernement », pour l’accès à l’université peut tout aussi bien améliorer la situation des bacheliers pro (ils sont, avec les bacheliers techniques, défavorisés par le système actuel) comme l’aggraver.

Les revendications du SGEN-CFDT

La conférence de presse de la fédération jeudi 7 septembre a été l’occasion pour le SGEN de présenter aux journalistes les revendications du SGEN en lien avec l’actualité. Un document bien fait et clair pour discuter avec les collègues.

Carrière

Rendez-vous de carrière et classe exceptionnelle

Remplaçant l’inspection suite aux accords PPCR, les rendez-vous de carrière se mettent en place dès cette rentrée dans une certaine … improvisation. Les collègues concernés ont été prévenus mi-juillet par mail, avec des liens vers des plate-forme qui n’étaient pas encore fonctionnelles. Le ministère vient de mettre en ligne un mode d’emploi assez complet sur ce lien.

Pour la classe exceptionnelle, les modalités, calendrier etc devraient être publiées au BO dans une note de service qui n’est pas encore discutée avec les syndicats… Normalement nous devrions être invités à une réunion début septembre.

Ces nouvelles dispositions auront-elles le temps de s’appliquer pleinement ? Le ministre vient d’annoncer aux médias qu’il était pour une refonte des critères d’avancement des enseignants. Dans quel sens ? Mystère !

Ouverture des concours des IEN et IPR

IEN : Les inscriptions seront enregistrées par internet à l’adresse http://www.education.gouv.fr/siac4 du mardi 12 septembre 2017, à partir de 12 heures, au jeudi 12 octobre 2017, 17 heures, heure de Paris. Lien vers l’arrêté

IPR : Les inscriptions seront enregistrées par internet à l’adresse http://www.education.gouv.fr/siac4 du mardi 12 septembre 2017, à partir de 12 heures, au jeudi 12 octobre 2017, 17 heures, heure de Paris. Lien vers l’arrêté

Vie militante

MLDS : rendons à César …

Le SNES-FSU vient de s’intéresser à la MLDS (lutte contre le décrochage scolaire) et s’attribue les avancées d’un dossier sur lequel le SGEN-CFDT a travaillé quasiment seul. Une mise au point sur ce lien.

Rassemblement CFDT le 3 octobre à Paris

Le 31 mars 2017 la CFDT est devenue officiellement la 1ère organisation dans le secteur privé. Dès l’officialisation des résultats, Laurent Berger a annoncé un grand rassemblement le 3 octobre à Paris. 10 000 adhérents, militants, élus et responsables sont attendus. Plus de 6 000 sont déjà inscrits.
Concernant l’organisation, la CFDT prend en charge les transports et le panier-repas sur place.

Le tract d’invitation est ici

L’inscription se fait ici via une plateforme avec simplement le nom et le numéro d’adhérent (NPA).

Rassemblement au PARIS EVENT CENTER, Porte de Villette, Paris 19e, de 10h30 à 17h. Nombreuses animation au Village militant le matin, grand rassemblement l’après-midi, intervention de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.