La Refondation de l’Ecole promue par le ministre de l’Education nationale a suscité beaucoup d’espoirs. Il ne s’agit pas d’une simple énième réforme destinée à marquer le passage d’un ministre à l’Education nationale, mais bien d’un changement profond des contenus et des méthodes d’enseignement, destiné à rattraper le retard pris dans ce domaine par la France depuis 15 ans.
Quelques exemples :
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Une priorité pour le Premier degré ;
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un nouveau regard sur la scolarisation des deux ans ;
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une évolution des pratiques pédagogiques avec le « plus de maîtres que de classes » et la valorisation des pédagogies innovantes ;
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l’instauration d’une formation initiale des enseignants digne de ce nom ;
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le renforcement d’une Ecole du Socle avec l’établissement d’un lien fort entre l’école et le collège et le Conseil supérieur des programmes ;
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une relance de l’Education prioritaire
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la perspective de la création d’un métier d’accompagnement des élèves handicapés ;
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la mise en place d’une politique de prévention et de lutte contre le décrochage avec la reconnaissance du rôle de la mission d’insertion (MLDS) ;
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Et pour donner une réalité à ces chantiers, la programmation par la loi de moyens humains.
« C’est dans les classes que se joue la refondation » dit le ministre, mais force est de constater que le souffle réformateur n’est guère perceptible dans les établissements. Force est de constater que l’espace médiatique de la refondation est occupé pour l’essentiel par la mise en place de la réforme des rythmes dans le Premier degré.
Il faut donc impulser un second souffle à la Refondation, car si les personnels ne s’en saisissent pas, elle restera lettre morte. Cela passe par la confiance envers les personnels et une réponse à leurs demandes et à leurs inquiétudes. Cela passe aussi par la formation continue des personnels, en particulier sur l’utilisation pédagogique des nouvelles technologies, la reconnaissance réelle de leur investissement ..
Sur le terrain, les collègues s’inquiètent des longs temps de transport, des remplacements qui ne sont pas assurés, en particulier dans les zones éloignées de Caen. Ils attendent des réponses sur la mise en place des Conseils Ecoles-Collèges, sur la façon dont ils seront consultés sur les programmes. Les enseignants volontaires passés à la semaine des quatre jours et demi croulent sous le travail de réglage inhérent à la mise en place de la réforme sans se sentir particulièrement soutenus dans leurs demandes de temps de concertation. Ils vivent mal aussi de se trouver de facto exclus des réunion d’information syndicale ou des animations pédagogiques !
Une autre inquiétude concerne l’évolution démographique de notre académie. Nous connaissons un vieillissement de la population et une réduction du nombre d’élèves. Cela touche particulièrement l’Orne. Les structures scolaires seront de fait fragilisées. La question de l’adaptation du réseau scolaire va se poser inéluctablement : il faudra rapidement y apporter des réponses.