Le gouvernement actuel a fait de l’investissement dans l’Education sa priorité. Nous nous en réjouissons. Près de 10 000 postes sont créés au niveau national.
Une grosse partie de ces créations est absorbée par la remise en place d’une formation initiale professionnalisante des enseignants, assurée par les ESPE. L’effort est conséquent, puisqu’il absorbe 60 % des créations de postes. C’est un investissement, et même si à court terme, il peut sembler préférable de créer des postes immédiatement, cet effort bénéficiera à tous, élèves comme personnels, dans les années prochaines. Hors ESPE, les créations en postes sont donc limitées.
Cette priorité accordée aux ESPE a sa contrepartie. Elle diminue d’autant les moyens disponibles pour les établissements. Ainsi pour notre académie seulement 13 postes sont créés (2 pour le 1er degré, 7 postes de CPE, 2 postes d’infirmiers, un poste de médecin scolaire et un poste d’assistant social).
Il s’agit cependant là d’une moindre dotation que la plupart des autres académies. La démographie en serait la cause.
Le Sgen-Cfdt juge effectivement que notre démographie est très inquiétante en particulier dans le 1er degré où une baisse de 800 élèves est annoncée.
-
Après la baisse de l’an dernier, cette baisse fait de notre académie une exception : nos écoles sont celles qui perdent le plus d’élèves quand nationalement les effectifs progressent.
-
L’effondrement des effectifs constatés dans le 1er degré commence à se répercuter sur nos collèges et devrait durer puisque les entrées en 6 ème ne compenseront les sorties du collège.
Avec seulement 13 ETP supplémentaires, notre académie n’est pas traitée de façon inéquitable mais elle paie les conséquences de sa démographie défavorable.
Cependant, cet affichage ministériel de 13 créations cache le suppression de 31 postes dans le Second degré. Nous avons du mal à comprendre la logique qui prévaut à la suppressions de postes pour rouvrir l’équivalent de ces postes en heures supplémentaires. Le gouvernement précédent avait déjà utilisé cet expédient et le nombre d’HSA absorbées dans les établissements est déjà conséquent. Sans doute les collègues, dont le pouvoir d’achat baisse quand le point d’indice est gelé pendant 4 ans, seront-ils tentés par ce revenu supplémentaire. Mais tous ne le pourront pas, et l’on sait les conséquences dans les établissements de l’obligation pour les chefs d’établissement de distribuer ces heures : postes partagés, pressions sur les emplois du temps, suppressions de postes …Dans notre académie 31 postes sont fermés et transformés en HSA. Comment le justifier ? Le ministère prépare-t-il une gestion à court terme ? Les heures créées une année seront-elles rapidement supprimées dans les années suivantes ou affectées à d’autres priorités ?
Des moyens très importants mobilisés pour les ESPE, quelques moyens supplémentaires qui vont de pair avec des suppressions de postes, nous pensons ue cet investissement dans l’Education ne va pas créer de véritable dynamique dans les établissements.
Après 5 ans de casse du service public d’éducation, les attentes sont fortes ; elles sont d’autant plus fortes que les priorités affichées par Vincent Peillon, sont nombreuses et nécessitent autrement plus de moyens.
-
Avec seulement 2 postes dans le 1er degré, les directions académiques ne pourront pas mettre en oeuvre toutes les priorités affichées nationalement : améliorer la scolarisation des enfants de 2 ans, financer le dispositif plus de maîtres que de classes, financer les décharges de service des enseignants en zone prioritaire, financer l’augmentation de décharge des directeurs, recréer des postes de Rased, accompagner les nouveaux enseignants …
-
Sans moyens supplémentaires dans le 2nd degré comment l’académie pourra-t-elle à la fois : financer les décharges de service en zone prioritaire, améliorer l’aide aux élèves en difficulté, raccrocher les élèves décrocheurs, améliorer le remplacement, scolariser davantage de lycéens, créer des ULIS pour la scolarisation des enfants handicapés.. ?
-
En dehors des ESPE, la principale avancée qui sera réellement visible concerne la création de 7 postes de CPE, de 2 postes d’infirmiers, d’un poste de médecin scolaire et d’un poste d’assistant social. Nous les réclamions depuis longtemps.
-
Au niveau des personnels administratifs, nous déplorons toujours l’absence de créations de postes d’administratifs alors que la quantité de travail de ces personnels, en particulier dans la gestion des emplois aidés, augmente d’année en année. Cette absence de créations risque aussi de continuer à bloquer le dossier des postes administratifs en CIO. Nous rappelons que nous avons demandé une audience conjointement avec la FSU, demande qui n’a toujours pas abouti.
Nous craignons que le décalage entre les annonces ministérielles, avec ses innombrables priorités, et les moyens dégagés pour les mettre en oeuvre crées beaucoup d’incompréhensions et de désillusions dans les établissements.
2 remarques complémentaires :
-
Concernant notre démographie : la baisse des élèves dans le premier degré et dans les collèges ne cesse de nous inquiéter. Nous le rappelons régulièrement. Les conséquences sur notre réseau d’écoles et d’établissements seront indéniables.Le Sgen-Cfdt n’en fait pas un sujet tabou. Malgré l’effondrement de nos effectifs, il faut dispenser les enseignements dans des structures scolaires pérennes et de qualité. Si ce dossier est parfois polémique et difficile notamment pour les responsables politiques, il se doit d’être organisé à l’avance dans le cadre d’une véritable négociation, avec des solutions adaptées aux particularités de chaque territoire. La situation de Céaucé-Passais nous semble particulièrement urgente. La gestion calamiteuse par les élus de la fermeture de collèges sur l’agglomération caennaise reste l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
-
Concernant le budget de fonctionnement : au delà des postes, les budgets de fonctionnement conditionnent largement la vie des écoles des établissements et des services administratifs. Nous souhaiterions savoir, M Le Recteur ce qu’il en sera en 2014. En particulier avec la généralisation de la semaine de 4,5 jours dans le 1er degré, les déplacements des collègues (remplaçants, PE sur postes partagés …) seront largement augmentés. Cette augmentation a -t-elle été anticipée ? Des crédits supplémentaires sont-ils prévus ?