Bien qu’habitués au rythme de l’année scolaire, les enseignants de collège vivent intensément le début d’une nouvelle année civile, car c’est le moment d’un premier travail sur la préparation de la rentrée suivante dans leur établissement. En 2016, plus encore, puisqu’ils doivent se projeter dans la réforme du collège. Sachant que nous sommes ici pour parler de la répartition des moyens humains, rappelons que cette réforme doit être accompagnée par 4000 équivalents temps plein, dont la majorité devrait être visible aujourd’hui, 90% de la marge d’autonomie étant actée pour la rentrée 2016.
Notre département, à l’image de l’académie, perd des élèves, c’est une réalité. Nous nous devons d’en être conscients et de soulever les problématiques que cela apporte. Cependant, au jeu des chiffres, les 25 110 élèves prévus à la rentrée 2015 représentaient 0,76% des collégiens français, ils pourraient donc prétendre à 0,76% des nouveaux ETP, soit 28 postes de plus pour le Calvados. Or, les suppressions annoncées par le recteur en CTA correspondent à la perte d’élèves prévue. Il n’y a donc aucun effort visible sur les dotations des collèges pour la rentrée 2016, et c’est un bien mauvais signal.
En ce qui concerne les IMP, nous ne pouvons que constater que leur création n’a pour l’instant été qu’un effet d’annonce, puisque leur enveloppe n’a pas augmenté, elles ne rémunèrent donc toujours que du travail qui l’était déjà – et qui l’était souvent de manière plus respectueuse des conditions de travail des enseignants – .
Pour la répartition des moyens, le SGEN-CFDT demandait il y a tout juste un an à ce que le mécanisme soit revu. La ventilation à la structure, bien qu’elle ait ses défauts qu’il faudra veiller à corriger au mieux, nous semble plus juste. Cependant, nous étions loin d’imaginer que son retour serait accompagné de la définition du seuil d’ouverture à 31 élèves pour la majorité des niveaux. Il faut être très éloigné de la réalité des établissements, du quotidien des collégiens, des conditions de travail des enseignants, pour raisonner ainsi.
Nous relèverons enfin qu’il y a deux ans, alors que le conseil général envisageait de fermer le collège Lemière, la DSDEN nous avait fait deux propositions : une avec 62 collèges, une avec 61. Aujourd’hui, alors que le conseil départemental ne parle toujours pas de fermeture pour le collège de Cabourg, elle est déjà actée. Quel manque de respect pour les acteurs locaux de l’éducation…
En conclusion, c’est la déception qui semble dominer l’analyse de cette ventilation. Les enseignants attendent mieux.