Compte rendu de l’audience avec Madame la Rectrice, le secrétaire général et le Drafpic normand sur l’évolution de la carte des Greta, le devenir des personnels concernés ainsi que sur le suivi de carrière des Conseiller en Formation Continue.
Etaient présent : Madame la Rectrice, le secrétaire général du Rectorat M Diaz, Éric Garnier Drafpic côté administration et Olivier Buon, Stéphane Hardel et Dominique Treffle côté Sgen.
L'intervention préliminaire du SGEN-CFDT
Olivier Buon secrétaire général du Sgen Basse–Normandie est intervenu en préalable pour le situer le cadre de cette audience.
Il rappelle nos précédentes audiences et les alertes, pour exemple, que nous avions faites sur le GIP de Caen et la gestion calamiteuse de la communication avec les personnels qui avait abouti au départ des chargés de mission et une perte de compétences très dommageables pour la Drafpic et les chantiers en cours sur les projets européens et l’ingénierie pédagogique de façon plus globale.
Ces différentes alertes, malgré des engagements rassurants de la part des autorités, ne nous semblent pas avoir été assez entendus.
Il demande à ce que l’ensemble des personnels des Greta concernés par les regroupements et les Conseillers en Formation Continue soient sécurisés et que le maintien des emplois soient garantis.
Il évoque aussi le suivi de carrière des CFC, qui avait lui aussi fait l’objet d’alertes et qui continue à générer des dysfonctionnements et de l’incompréhension des collègues. Il pose le problème de la conformité juridique du processus mis en place, le Drafpic proposant d’ailleurs qu’un travail soit fait avec la DPE pour remettre les choses à plat.
Il avertit que la réorganisation de la carte de Greta, pour le Sgen CFDT s’opère, dans un timing trop serré, qui risque de peser sur les personnels en plus des échéances qui sont les leurs : le renouvellement des marchés Régions, la certifications qualité, atouts essentiels des GRETA.
Dans ces conditions, nous ne serons pas facilitateurs et resterons attentifs voire critiques si les conditions de sauvegarde de l’emploi et des organisations existantes au service des publics ne sont pas assurés. Nous mettons en garde sur les mobilités géographiques ou fonctionnelles qui seraient imposées aux différentes catégories de personnel qu’ils soient administratifs, pédagogiques ou d’encadrement.
Il demande des précisions sur l’organisation envisagée, en particulier celle des IFPRA et l’articulation de ces derniers avec les GRETA.
Il termine par une forte insistance sur l’absence de confiance des personnels envers les autorités académiques, après plusieurs années de changements incessants et de fiasco (sur le GIP) et réitère l’exigence du SGEN sur la prise en compte des conséquences d’une réorganisation sur les conditions de travail des personnels.
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Le projet de la rectrice
L’administration n’entends par répondre au point par point et se contente de justifier l’évolution de la carte des Greta qui prévoit à côté du Greta de Rouen qui ne change pas, la création d’un Greta de la mer allant de Fécamp à Avranches, regroupant le Greta du havre, du Calvados et de la Manche et celle d’un Greta des « portes de Normandie » regroupant les Greta d’Elbeuf, de l’Eure et du Greta Sud Normandie.
Parmi les arguments, on peut noter les objectifs de ne plus fonctionner en tuyau d’orgues ? d’aborder le travail de façon systémique et de favoriser le décloisonnement (gip/cfa/greta) et la construction de campus des métiers plus forts…
C’est un discours que le Sgen CFDT connait mais qui n’offre aujourd’hui aucun gage de réussite et de sécurité pour les personnels concernés.
La raison profonde que nous percevons semble plutôt être de construire une réponse à une inquiétude sur le devenir de la voie pro suite à la réforme Pénicaud sur l’apprentissage. Le rectorat semble persuadé que les CFA privés vont venir siphonner les élèves de la voie pro pour leur proposer des contrats d’apprentissage. La peur vis-à-vis des CFA privés vient surtout du problème du financement des apprentis (même s’ils sont en partie confrontés aussi au problème), car les unités de formation publiques en EPLE qui ont déjà des financements EN pour leurs personnels pourraient être moins financées à terme par France Compétences.
Face à la construction de cette réponse qui s’appuiera sur la mise en place de Guichets Uniques alternance sur le territoire, il n’y a pas de garanties actuellement que les Conseiller en formation continue qui en prendront la direction et le réseau Greta au sens large ne deviennent pas des variables d’ajustements.
Le Sgen CFDT demande une communication sincère et régulière sur les intentions, les objectifs et l’avancées du projet soit faite systématiquement en direction des personnels concernés, sur le maintien de leurs postes et de leurs conditions de travail.
A ce jour, ce sont les personnels de Direction qui ont communiqué (ou pas), parfois laconiquement aux différents personnels concernés
L'inquiétude sur les postes
Le Sgen CFDT est aussi intervenu pour demander le maintien de l’ensemble des supports de poste des CFC à l’issue de cette réorganisation et a posé la question de l’organisation de la gouvernance entre le nouvel IFPRA (institut de la formation professionnelle en région académique) remplaçant le CFA académique et les Greta.
Le Rectorat nous répond qu’il reconnait l’importance des CFC dans la nouvelle organisation et qu’il souhaite proposer des évolutions de postes vers les directeurs d’agence, mais aussi par ce que le rectorat n’a pas les moyens de créer de nouveaux supports, ce dont on déduit que les directeurs seront bien sur des supports de CFC. Ils précisent aussi que les CFC auront des responsabilités plus larges en volume d’activités et en nature des activités L’organisation de la gouvernance reste à construire au travers des groupes de travail au nombre de 4 (RH, Gouvernance, Maillage Territorial et Gestion Financière) même si on nous précise que le rectorat a aussi ses idées sur la question.
Des groupes s’étaient déjà mis en place sur le développement de l’apprentissage et le Sgen CFDT rappelle que la communication sur les résultats de ces groupes est restée confidentielle. La mise en place de tels groupes n’est donc pas une garantie de transparence.
Le Sgen CFDT s’impliquera dans toute instance ou groupe de suivi proposés pour rappeler nos revendications et faire infléchir des choix qui se feraient au détriment des personnels et des publics et que les CFC disposent de conditions et de moyens qui soient proportionnels à l’augmentation de leurs responsabilités.
Nous appelons à nous alerter au cours de ce processus et nous informer de décisions ou de projets qui sembleraient contraires à nos valeurs pour construire avec les personnels les réactions appropriées.