Ni au niveau national (appel intersyndical FSU, CGT, FO et Sud), ni au niveau académique (l’UNSA s’y est joint), le SGEN-CFDT n’appelle à la grève et aux manifestations du 26 janvier.
Le débat a eu lieu au sein du conseil syndical du SGEN-CFDT de Basse-Normandie. Le consensus s’est fait pour ne pas appeler.
Certes, les thèmes mis en avant sont aussi les nôtres : salaires, imprévoyance et incompétence du ministre dans la gestion de la covid (et au-delà), suppressions de postes. Mais justement, c’est cette accumulation de sujets qui pose problème : quel message est envoyé ? Si cette grève est une réussite, qui pourra dire ce qui a motivé les collègues ? Les postes à un endroit ? La volonté de changer de ministre ? Les augmentations qui se font attendre ? Ou un mécontentement autre comme les programmes en maternelle, l’exclusion des documentalistes et des CPE de la prime informatique, le manque d’AED ou le salaire des AESH ? Il est d’ailleurs à noter que mêmes les organisations qui appellent n’ont pas toutes le même message : l’UNSA ne met en avant que les postes par exemple, alors que l’appel intersyndical national est centré sur les salaires. Pour FO, ce sont les statuts qui sont menacés. La CGT y a même rajouté les retraites ! Comment savoir qui fera grève sur le seul mot d’ordre de l’UNSA ? Et de FO ?
Le risque est fort que le seul message entendu à Paris soit « pas contents », et le gouvernement l'interprétera comme il le voudra, y-compris avec de la mauvaise foi.
Deuxième élément : qu’est-ce qu’une grève peut réellement obtenir le 26 janvier ? Les discussions sur les augmentations de salaire sont en cours. Au niveau national, le SGEN considère que les choses avancent, que les négociations sont encore à privilégier sur ce dossier. Pour les postes, au niveau national, il y a peu de chances que quelque chose change : le budget a été voté par le parlement à l’automne. Et la répartition académique a aussi peu de chances d’évoluer : ce serait déshabiller Kévin pour habiller Killian. La démission de notre cher ministre ? C’est la seule possibilité réelle. Il faudrait sans doute cependant une grève massive et encore : Macron céderait-il à la rue ?
Le SGEN conseille-t-il de ne pas faire grève ?
Non. D’une part chacun est libre de faire ce qu’il veut, et de ne pas être (toujours) d’accord avec les décisions du conseil syndical. D’autre part cela peut clairement être utile dans certaines situations : un établissement ou une école où la grève est suivie massivement, cela signifie quelque chose. On peut s’appuyer sur cela pour revendiquer des postes par exemple, ou mettre le doigt sur un dysfonctionnement local. Il est cependant à noter que ce type de mouvement est plus visible quand il a lieu en-dehors des appels nationaux.
Pour couvrir ces situations, le SGEN de Basse-Normandie dépose un préavis de grève jusqu’aux vacances de février.