Notre ministre clame sur tous les tons le retour en classe pour davantage de justice scolaire (est-ce crédible quand on voit à quel point sa réforme du lycée est élitiste, mais bon…). Ce sont pourtant les plus fragiles que l’on met sous pression avec cet oral : textes étudiés pendant le confinement et auxquels certains élèves n’ont pas eu accès, temps d’entraînement désormais insuffisant (les lycées ont pour habitude de programmer des oraux blancs et certains n’ont pas eu le temps de les mettre en place), la question de grammaire n’a pas beaucoup été travaillée avant mars (de nombreux collègues le signalent sur les réseaux) tant la charge de travail des nouveaux programmes est lourde, la lecture "expressive" devient sans fondement avec un masque et pour finir, la filière technologique est lourdement désavantagée (on a enlevé 5 textes à la filière générale, 1 seul aux classes technologiques).
Pour terminer, notre ministre justifie cet oral en prétendant qu’il n’y a pas de contrôle continu. Mais que croit-il ? Heureusement, les enseignants sont nombreux à ne pas se contenter de préparer les élèves au bac. L’oral est partie prenante de notre enseignement (exposés oraux à la classe, mise en voix des textes, théâtre, travaux de groupe où il s’agit de convaincre l’autre…). Et bien sûr, cet enseignement est évalué chaque trimestre. M.le Ministre ne sait décidément pas ce qui se passe dans nos classes. On ne lui demande pas non plus d’être didacticien de nos disciplines ou pédagogue, même si lui-même s’en sent malheureusement parfois l’âme …