Lors du dernier Comité technique académique, le rectorat a royalement proposé d’attribuer 2 postes de CPE dans l’académie. Le SGEN-CFDT, avec l’ensemble des organisations présentes, a voté contre. Pourquoi ?
D’abord parce que nous aurions dû discuter lors de ce CTA de l’attribution de 10 postes et non de deux. En effet, 3 postes avaient été attribués par le ministère l’année dernière, et 7 postes cette année. L’ensemble fait donc 10.
Le rectorat avait choisi de geler pour un an les 3 postes de l’année dernière pour accueillir des stagiaires, mais devait les implanter définitivement cette année. Patatras, le ministère les a considéré comme provisoires et les a repris ; les académies qui avaient fait le choix de les implanter les ont, elles, gardés.
De plus, devant la sous-dotation chronique en postes de CPE de l’académie, un certain nombre de postes de CPË ont été implantés en “surnombre”, c’est-à-dire au-delà des moyens affectés par le ministère. Ce qui est très mal vu par Paris. 10 postes sont dans cette situation. Le rectorat a donc décidé, sous pression, d’utiliser 5 créations à “éponger” une partie du surnombre. Dans les faits, 5 créations de postes sont invisibles car ils existaient déjà !
Le solde est donc de deux.
De un en fait, car une des créations correspond à un poste déjà existant, mais provisoire !
C’est la seconde raison de l’opposition du SGEN au projet rectoral. Il existe une carte cible qui permet, en fonction de plusieurs critères (dont le nombre d’élèves, mais pas seulement), d’établir une liste d’établissements prioritaires dans l’attribution d’un poste de CPE. Ainsi, en 2013, deux postes avaient été supprimés, un à Jules Verne (Mondeville), l’autre au Chemin Vert à Caen, et réattribués. Les établissements prioritaires étaient Mortain et le collège Jean-Moulin à Caen. Le premier a bien reçu son CPE, mais le second non, car le poste a été attribué à … Vassy. Pourquoi ? Pour des raisons conjoncturelles en fait, “une situation particulière”, le collège faisant l’objet de nombreux articles sur son fonctionnement dans la presse locale. Un CPE pour éteindre le feu donc.
Même chose cette année. Les deux postes à attribuer sont proposés sur Jean-Moulin (enfin !) et sur Mezen à Alençon, alors que le nouveau lycée Rabelais, à Ifs, avec un internat complexe à gérer parait nettement plus prioritaire. Pourquoi donc ce choix de Mezen ? “Une situation particulière” encore. Conjoncturelle surtout.
Ce n’est certes pas la proposition de créer provisoirement (pour un an) un demi-poste à Rabelais et un autre à qui permettra de gagner en sérieux sur ce dossier.
3 postes qui partent en fumée, des postes de CPE créés pour jouer les pompiers, des demi-postes provisoires : le rectorat semble donc gérer le dossier de l’implantation des postes de CPE “à la petite semaine”, en fonction de l’urgence.
Au moment ou le “bien vivre” des élèves dans l’établissement est mis, à juste titre, en avant par le ministère, le SGEN-CFDT réclame que tous les établissements puissent bénéficier d’au moins un CPE. Et que les établissements où cela est nécessaire (nombre d’élèves important, internat, conditions sociales difficiles …) puissent disposer de plusieurs CPE.