À la veille de la rentrée, les parents motivent leurs enfants : un cartable de super-héros, des feutres à pointes moyennes pour écrire sur les trousses des copines, un nouveau survet’ pour impressionner les copains en EPS…
Le ministre aussi a motivé ses troupes : à deux jours de la rentrée, il a annoncé (aux médias, une fois n’est pas coutume) qu’il allait augmenter les salaires des profs. Enfin, plus précisément, que d’ici octobre, nous en discuterions.
Commençons par relever le positif. L’an dernier, la question de la revalorisation n’était abordée que par le prisme de la réforme des retraites, qui devait amener une perte de revenus importante pour beaucoup d’agents de l’Éducation Nationale. Aujourd’hui, même si le travail sur cette réforme devrait reprendre, notre ministère n’attend pas son calendrier pour projeter d’augmenter les salaires.
Le ministre a déjà annoncé son enveloppe : il compte distribuer 400 millions d’euros qu’il a obtenus pour son budget 2021. Répartis uniformément pour les 800 000 enseignants, cela donne une augmentation de 500€ par an. Pas ridicule, pas folichon. Mais surtout, cette répartition ne sera pas uniforme, et le premier axe a été donné : il faut valoriser les débuts de carrière. Souvent mis en avant lors des derniers efforts budgétaires, les salaires offerts en début de carrière dans l’Éducation Nationale ne font pas rêver les étudiants, surtout depuis qu’on leur demande un niveau Master, qui permettrait à beaucoup d’entre eux d’envisager une carrière nettement plus valorisée (dans le privé notamment). Et quand on concentre les efforts sur les revenus des entrants, on a moins d’argent à distribuer pour les milieux et fin de carrière.
Le ministère a donné le ton cet été : pour ceux qui méritaient d’être augmentés, c’est fait. Les chefs, les directeurs, tous ceux qui travaillent dur, ont eu leur dû. Une prime de 450 € a été annoncée pour les directeurs et directrices d’école, parce qu’ils et elles ont bien géré la crise, notamment. La négociation avec les personnels de direction a quasiment abouti, ce devrait être 1500 € par an en moyenne de plus pour celles et ceux qui ont bien géré la crise, notamment. Évidemment, il n’est pas question de remettre en cause ces revalorisations : tous les agents y ont droit. Mais pourquoi attendre octobre pour les professeurs ? Et notre ministre pensera-t-il aussi aux PsyEN, aux AED, aux AESH, aux infirmiers… ?