Le lundi 4 juin 2018, le SGEN-CFDT a été reçu à sa demande à la direction académique du Calvados pour évoquer la question des projets de travaux dans les collèges. Étaient présents, pour l’Éducation Nationale, monsieur BOUVIER (DASEN) et madame LAY (secrétaire générale), pour le Conseil Départemental, madame DEWAELE-CANOUEL (Vice-Présidente en charge des questions d’éducation), monsieur LEMENNAIS (directeur général des services adjoint) et madame BRODIN (chef de service).
Le constat que nous avons présenté est le témoignage récurrent des personnels d’un manque de concertation lors de la définition des projets de restructuration. Ce problème a été mis en lien avec le changement de stratégie du département, qui intervenait auparavant par petites touches (et donc régulièrement suite à une demande des conseils d’administration), alors qu’il réalise à présent des projets plus globaux, donc normalement plus cohérents, mais pensés en amont par les seuls services du conseil départemental. Nous avons enfin soulevé le problème de l’isolement des chefs d’établissements, désignés comme responsables du travail de concertation par la collectivité territoriale, mais qui ne se voient offrir ni le temps nécessaire par le département, ni les outils pratiques par l’Éducation Nationale.
Cela nous a amenés à formuler trois pistes de réflexion :
- Offrir aux chefs d’établissements des outils de consultation des élèves, des personnels, des parents
- Revoir le cahier des charges du Conseil Départemental
- Prendre en compte les projets de restructuration dans la nomination des personnels de direction
Sur le premier point, des exemples de questionnaires à utiliser, en conseil de vie collégienne par exemple, pourraient permettre aux chefs d’établissements de lancer simplement la réflexion. Nous avons aussi suggéré qu’un référent sur ces questions puisse être nommé à la DSDEN pour les accompagner. Le directeur académique estime sur ce point que les personnels de direction connaissent leurs interlocuteurs (Inspecteurs, délégués académiques au numérique…). Le département propose qu’un document listant les interlocuteurs au département et à l’Éducation Nationale soit réalisé et transmis aux chefs d’établissements dès le début de chaque projet. Le SGEN-CFDT propose aussi d’inciter à l’installation du CHS (comité hygiène et sécurité) dans les établissements en restructuration (peu de collèges les font vivre actuellement), et que ce CHS ainsi que le conseil pédagogique puissent émettre un avis sur le projet. Du côté de nos interlocuteurs, bien peu d’engagements, donc. On aurait pu imaginer réunir les personnels de direction concernés par des restructurations ces dernières années, qu’ils évoquent ce qui a fonctionné et ce qui a posé problème, qu’ils partagent leurs outils s’ils en ont utilisés…
Sur le deuxième point, le Conseil Départemental envisage de revoir son cahier des charges, notamment pour mieux intégrer la place du numérique au collège. Bonne nouvelle. Mais qui participera à la rénovation de ce cahier des charges ? Si c’est essentiellement des agents du Conseil Départemental, on tourne en rond. Si les personnels et les usagers ne sont représentés que par des chefs d’établissements, le point de vue Éducation Nationale pourrait être étriqué, et amener à des demandes parfois exotiques, comme la nécessité d’une salle du conseil d’administration de 50 m2 en plus d’une salle polyvalente dans l’actuel cahier des charges…
Sur le dernier point, le directeur académique rappelle que la nomination des chefs d’établissements prend en compte de nombreux facteurs. Si les projets de restructuration ne peuvent pas être un élément central pour déterminer les mutations, il nous semble important de veiller à ce qu’il puisse y avoir, autant que faire se peut, une continuité dans la parole de l’Éducation Nationale pour qu’elle ait du poids.
S’il y a eu peu d’engagements, il est à espérer que les sujets soulevés amèneront les représentants de l’État comme de la collectivité territoriale à poursuivre la réflexion pour tendre vers une amélioration.