La grève et la manifestation de jeudi dernier ont été un grand succès. Les chiffres du rectorat montrent la plus forte mobilisation que l’académie ait connu depuis 15 ans au moins. Les plus hauts concernaient jusque-là la réforme des retraites de 2010 (sous Sarkozy).

 

5 décembre 2019

Printemps 2010 (plus hauts sur les 5 journées de grève)

1er degré

47%

40%

Collèges

57%

26%

LGT

39%

21%

LP

29%

14%

Administratifs et ITRF

15 à 25 % selon les lieux

3 à 25%

Sachant que ces calculs sont faits en divisant les nombre de personnels constatés absents à la première heure de cours pour les enseignants, en le divisant par le nombre total de personnels (qui ont cours ou pas), ces chiffres sont biaisés et n’indiquent qu’un minimum. Ils offrent cependant l’intérêt d’être comparables, puisque toujours calculés de la même manière.

Les manifestations ont été impressionnantes : 20 000 personnes à Caen, 1500 à Saint-Lô : nous sommes là aussi dans les plus hauts connus sur des mots d’ordre comparables.

L’objectif du SGEN-CFDT de Basse-Normandie était de mettre la situation des enseignants, en particulier leur rémunération, au cœur du débat. Cet objectif est atteint : alors qu’avant le 5 décembre, l’Education nationale était évoquée en passant, depuis jeudi, c’est devenu le sujet principal du débat sur les retraites. Le gouvernement bouge et notre ministre nous promet des lendemains qui chantent. On verra bien ce qui sera annoncé, mais les choses vont dans le bon sens.

Faut-il continuer à faire grève immédiatement ? Que ce soit une grève illimitée ou des journées d’action rapprochées ?

Ce n’est pas notre stratégie, en tous cas pour l’instant. Pourquoi ?

Le SGEN-CFDT de Basse-Normandie, comme le reste de la CFDT, est favorable au principe de la retraite par points. Ce que nous voulons, c’est, entre autres, compenser la perte que le nouveau mode de calcul amènerait pour certaines catégories. Ce n’est pas ce que réclament d’autres organisations qui elles refusent par principe de modifier le régime de retraite actuel. Les objectifs sont donc pour l’instant différents, et amènent des stratégies différentes.

Pour nous, le 1er coup de semonce a été clair jeudi dernier, et de toute évidence, médias et gouvernement en ont pris conscience. Il faut maintenant attendre les annonces qui devraient venir mercredi, les analyser et décider de la suite. Entrer tout de suite dans une grève reconductible est défendable pour continuer à mettre de la pression mais c’est une arme à double tranchant : les collègues risquent de vite s’essouffler d’une part ; le gouvernement peut aussi tirer parti d’une baisse des taux de grévistes, en particulier après ses annonces. Il pourra dire « si les personnels sont moins nombreux, c’est qu’ils ont été convaincus ». En effet, il est peu probable que les collègues grévistes jeudi dernier qui souvent n’avaient pas débrayé depuis plusieurs années, le refassent dans l’immédiat. Les prochaines grèves seront suivies, mais à des taux moins importants.

Enfin, les retraites ne sont pas le seul problème qui a mobilisé les collègues jeudi. Les conditions de travail, les fins de carrière, le manque de considération, la réforme du bac dans les lycées ont souvent été cités dans le cortège de la manifestation. Des appels sont lancés en ce moment aussi, comme demain mardi après-midi au rectorat de Caen sur les E3C. Ce sont des thématiques auxquelles nous nous associons en intersyndicale.

 

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