Une nouvelle indemnité
Le ministre l’avait annoncé dès la rentrée : une partie de l’enveloppe consacrée à la revalorisation dans l’Éducation Nationale se fera sous la forme d’une indemnité d’équipement informatique. Un décret a été publié la semaine dernière : le paiement pourrait commencer dès janvier 2021.
Cette nouvelle est satisfaisante à deux titres. D’abord, parce qu’il n’était plus tolérable, en 2020, que ne soit pas reconnu le fait que les enseignants ne peuvent plus travailler sans matériel informatique, et donc qu’il fallait qu’un geste soit fait. Ensuite, parce que ce geste n’est pas négligeable. D’un montant de 150 € nets par an, il permet, au bout de 4 ans, d’envisager un changement d’ordinateur par exemple. S’il faudra faire en sorte que cette indemnité augmente, pour qu’elle prenne en compte l’ensemble de nos dépenses, c’est un bon point de départ.
Des laissés pour compte
En revanche, une chose ne peut pas attendre : corriger l’injustice, issue d’un énième cheminement torturé au ministère, d’exclure les CPE et les professeurs documentalistes du bénéfice de cette indemnité.
Combattre les inégalités de traitement est une tâche longue et fastidieuse, devant laquelle le SGEN-CFDT ne recule jamais. Il arrive qu’après des années de bataille, nous obtenions satisfaction, comme lorsque les professeurs du premier degré ont enfin obtenu une indemnité pour le suivi des élèves, l’ISAE, comparable à ce qui existe dans le second degré.
Les différences de traitement existent aussi dans le second degré. L’indemnité des CPE a maintenant le même montant que l’ISOE, mais l’indemnité pour sujétions particulières (ISP) des professeurs documentalistes est encore environ deux fois moins importante. Exclure ces collègues du versement de l’indemnité pour équipement informatique, nécessaire pour eux aussi, c’est creuser une nouvelle fois ces inégalités. Et aussi, au-delà de l’aspect financier, manquer clairement de reconnaissance du travail de certains personnels : pourquoi les PsyEN toucheraient cette indemnité (c’est une bonne chose !) et pas les professeurs documentalistes ? Qu’est-ce qui le justifie ?
Faire un pas en arrière après avoir fait un pas en avant ? Certainement pas. Il est temps encore, pour le ministre, de revoir sa copie…