Les propositions de formation des personnels volontaires durant les vacances de la Toussaint ont fait long feu. La première vague de formations sur la réforme des collèges a commencé cette semaine. Il s’agit de 6 à 9 enseignants par établissements, en général volontaires, accompagnés de leur chef d’établissement. Ces formations se font par Bassin d’éducation. La première était celle de du nouveau bassin Caen-Sud, au lycée de Mondeville, mardi 25 novembre.
Une rapide analyse de cette première formation, et quelques annonces intéressantes.
Le déroulé
La formation était sur la journée entière : une matinée en amphi consacrée à une présentation par les inspecteurs non pas de la réforme, mais de ses « enjeux », c’est-à-dire de la démarche adoptée par le ministère, avec un temps « d’échange » à la fin (à 120, ce n’est pas évident) ; une après-midi en petits groupes de travail par établissement (deux formateurs pour 3 établissements). Un café à l’arrivée le matin, un autre après le rapide repas, le reste de la journée fut intense et sans pause.
Une présentation en amphi est sans doute un passage obligé dans de telles circonstances, et le propos était sur le fond intéressant, mais il faut bien avouer que ce n’est pas lors de ce type de grand-messe que peut se créer un enthousiasme pour la réforme du collège.
Le travail de l’après-midi, avec en particulier la présence des chefs d’établissements, était nettement plus intéressant, et beaucoup de participants ont commencé à entrevoir les possibilités que cette réforme peut offrir quand les équipes s’en emparent.
Les objectifs
« Il faut rassurer les collègues », et c’est visiblement dans ce sens que la formation a été conçue. Pas de discours autoritaire de la part des inspecteurs ou des formateurs. Pas de négation systématique non plus des problèmes et du travail considérables qui se présentent aux équipes.
Un autre objectif identifiable, et plus intéressant à long terme, est de faire passer l’idée que cette réforme doit être mise en place dans le bon sens. D’abord les équipes identifient des objectifs pédagogiques par établissement, des projets ; ensuite, il faudra s’intéresser à l’organisation des horaires de bus, des barrettes, des emplois du temps etc. C’est l’élément essentiel pour le SGEN (voir notre microformation) et l’éloignement d’un danger que nous craignions. En effet, un certain nombre de remontées nous laissent à penser que des chefs d’établissement veulent rentrer dans la démarche d’abord par les problèmes techniques, ce qui aura immanquablement pour effet de rendre la réforme inintéressante et inefficace.
Le SGEN, les corps d’inspection et les formateurs sont visiblement sur ce point en accord, et la présence obligatoire des chefs à ces formations devrait pas mal nous aider à « rectifier le tir » au sein des établissements en cas de problème.
Enfin, la démarche adoptée met en avant le fait que les décisions seront prises par les équipes, et non pas par les chefs d’établissement seuls. Le travail en groupe, avec le chef, est de ce point de vue stimulant et prometteur. Là encore, le message est clair du point de vue des inspecteurs et des formateurs et peut être repris dans les établissements.
Quelques éléments à noter
Suite à des questions qui ont été posées :
– Selon les inspecteurs, l’alourdissement du temps de travail qui sera consécutif à la mise en place des EPI et de l’AP (de la coordination essentiellement), pourra légitimement être compensé par une baisse du temps de correction, en particulier sur des évaluations sommatives. C’est peut-être plus une réponse pour « botter en touche », mais on peut éventuellement s’y faire référence avec les parents ou lors d’une inspection.
– Une journée de formation sur site est prévue en janvier pour les collègues tous ensemble de chaque établissement. Cela est essentiel pour pouvoir construire un projet d’équipe, car rappelons-le, les autres formations concernent à chaque fois une partie seulement des enseignants de l’établissement (plan de formation par « vagues » puis par disciplines). Cependant, une journée c’est court. Il a donc été annoncé qu’à la demande des établissements, une deuxième journée de ce type était possible. Il semble important de la réclamer.
– Sur la difficulté de se concerter entre enseignants du collège et des écoles primaires de secteur sur le cycle 3 (qui regroupe CM1, CM2 et 6ème), en particulier pour la définition de la progression des programmes, aucune réponse sérieuse n’a été apportée. Il y a de gros risques que l’on reste dans le flou.