Il ne faut évidemment pas être naïf : un ministre en déplacement fait de la communication. Et le voyage de J.-M. Blanquer dans notre région jeudi et vendredi n’a pas dérogé à cette règle, avec ses visites d’établissements modèles ou présentés comme tel : « devoirs faits » au collège Pagnol à Caen, école « idéale » à Tilly, formation professionnelle à Coutances et à Granville.
Communication aussi vers les personnels avec une discussion ouverte au rectorat de Caen, mais réservée à ces personnels. Rien de prévu avec les représentants du personnel, alors que les annonces de fusion des académies sont prégnantes. Nous avions bien des audiences avec un représentant du cabinet du ministre, mais celles-ci se déroulaient soigneusement à l’écart, à la préfecture ou à la mairie. L’image était éloquente : pendant que le ministre discute avec les personnels ou est avec les élèves, les syndicats eux sont enfermés dans un bureau loin du terrain !
Cette volonté de mise à l’écart des syndicats, voulue par l’Elysée, est particulièrement bien appliquée par notre ministre. Il est vrai que ce dernier est naturellement porté à ce trait de caractère, persuadé qu’il est d’avoir la science infuse dans le domaine de l’Education (voir le livret destiné aux collègues du premier degré), et contrarié qu’il est face à la moindre contradiction (mettre en cause sa vision des choses revient selon lui à une attitude “obscurantiste”).