La ligne élyséenne et gouvernementale est claire pour cette rentrée : il faut être humble, à l’écoute, travailler avec tous les partenaires, expliquer … Cette attitude tranche avec les pratiques connues et assumées depuis deux années. Certains signes semblent confirmer cette nouvelle doctrine : les syndicats enseignants ont été reçus par le ministre avant sa conférence de presse de rentrée, contrairement aux années précédentes ; ces entrevues ont été plus longues que d’habitude ; plus largement, la CFDT a été entendue sur l’âge d’accès à la retraite, à ce qu’il semble en tous cas. Pourtant, certaines anciennes méthodes restent. Ainsi, notre ministre se répand actuellement dans les médias sur « une augmentation de 300 euros pour tous les enseignants en 2020 ». Cependant, très vite les médias ont démonté l’affirmation ministérielle. Il s’agit à la base d’un calcul à la hache : des mesures vont coûter globalement 300 millions d’euros ; il y a grosso modo 1 million d’enseignants ; donc cela fait 300 euros par enseignant. Evidemment, cela risque de ne pas être aussi équitable. Par ailleurs ces mesures n’ont rien de nouveau. Elles ont été décidées dans le cadre des accords PPCR, donc sous la présidence Hollande. Ce gouvernement ne fait qu’appliquer (après un décalage d’un an tout de même) ce qui avait depuis longtemps été négocié avec les syndicats. Au moins, cette fois-ci le ministre n’a pas attribué cette augmentation aux stylos rouges !
Dernière précision, le ministre parlait de 300 euros par an, et non par mois !