Le Sgen-CFDT a soutenu la création des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Éspé). Sans sous-estimer la complexité du dispositif et les difficultés de sa mise en œuvre, il en attend au moins la reconstruction d’une formation des personnels d’enseignement et d’éducation digne de ce nom, et la substitution de la coopération à la concurrence entre universités d’une même académie. Mais les obstacles rencontrés l’an dernier par les équipes chargées d’élaborer les projets académiques d’Éspé n’ont pas tous été surmontés. Là où la concurrence entre universités n’a jamais faibli, l’obligation de construire une École fondée sur la mutualisation des moyens et l’harmonisation des formations a conduit à réduire à la portion congrue la participation de chaque établissement au projet académique. L’État ne doit pas accepter que l’on détourne des moyens qu’il avait destinés à la formation des enseignants, et une circulaire de la DGESIP l’a rappelé : le Sgen-CFDT attend qu’il mette son action en accord avec ses proclamations.
Sauf exception, la rentrée s’effectue dans des conditions peu satisfaisantes, au-delà des cinq académies identifiées par les deux ministères concernés comme ayant besoin d’un « suivi rapproché » en 2013-2014.
Les difficultés sont dues à la fois aux dysfonctionnements institutionnels, et au fait qu’une grande partie des étudiants admissibles au concours exceptionnel de juin dernier sont contractuels à temps partiel, tout en préparant le M2 et les épreuves d’admission du concours : multiplicité de contraintes pour l’organisation des formations, éloignement géographique entre lieux de formation et d’exercice, problèmes de tutorat des étudiants …
L’insatisfaction des personnels, notamment ceux des ex-IUFM, est d’autant plus légitime qu’ils ont, à juste titre, le sentiment d’avoir été bien peu associés à la construction de l’Éspé.
Le Sgen-CFDT constate avec satisfaction que, dans le même temps, la création de 60 000 postes, le rétablissement de la formation et celui de l’année de stage en alternance laissent espérer un regain d’attractivité du métier : le nombre d’inscrits dans les formations préparant aux concours a sensiblement augmenté dès cette rentrée.
Mais cette « embellie » ne doit pas reléguer au second plan la nécessité de réunir au plus vite les conditions d’un fonctionnement normal des Éspé.
Il ne suffit pas de recruter davantage, il faut rétablir une véritable formation professionnelle.
Un comité de suivi des Éspé doit être mis en place. Le Sgen-CFDT attend avec impatience sa création effective, et compte bien y faire entendre sa volonté de voir aboutir la mise en œuvre de la réforme en cours, dans le respect des étudiants et des personnels.