Je ne lis ici …et ailleurs , je n’entends en salle des professeurs et ailleurs , qu’arguments à charge , invectives , mauvaise-foi ,détournement d’interprétation ,etc … Quoi ? rien , rien , rien de positif dans ce projet … Très loin de moi l’approbation béate de ce projet ..Loin de moi l’absence d’inquiétudes et de doutes sur beaucoup d’aspects …. Mais bon ,l’outrance ne m’encourage pas à rejoindre les rangs de la contestation systématique . Elle m’en détourne .. Tout le monde ou presque a raison . Le collège est malade et ne fonctionne pas correctement . Il n’a pas su suffisamment s’adapter au changement de public, à l’évolution de la société , à l’apparition des nouvelles technologies. Nous ne sommes plus en 1950 ! Nous ne sommes plus dans les années 70! Les causes sont multiples . Les politiques menées ne sont pas les seules . Il y a aussi les attitudes personnelles et les attitudes idéologiques et syndicales .
Stoppons le déni !
Le collège est malade , il faut changer , mais finalement , crions fort , agitons le chiffon de la peur et du désarroi ,pour ….. ne rien faire et continuer de dire qu’il est malade et qu’il faut le réformer .
Continuer ainsi dans ces contestations peu constructives, mais surtout de mauvaise foi , c’est tenter de conserver son pré-carré disciplinaire et surtout être dans une posture « existentielle » . Pour beaucoup , aucune réforme n’est valable , sauf la sienne et personnelle . Contester est l’essence de la vie , sa raison d’être . Une sorte d’adrénaline de jouvence sans laquelle on ne se sent pas bien et qui permet d’être toujours dans l’opposition , et dans la rue avec des pancartes et des banderoles . J’ai été ainsi , moi-même .
Le syndicalisme ne peut être que dans l’opposition . … Bon, benh ! On est mal barrés avec cet état d’esprit .
Oui il faut améliorer ce projet . Oui il y a des aspects nébuleux et peut-être douloureux . Oui il peut avoir des incidences ,pour certains , au niveau des affectations . Oui , pour plein de choses …. Mais il faut sortir de son seul objectif de vouloir faire tout »capoter » pour revenir à la case départ , celle qui marche mal , mais que l’on connait , pour éviter de se confronter à de nouvelles pratiques interdisciplinaires que l’on redoute car on n’y est pas préparé et car elles ne correspondent pas à son « profil personnel » . Sortir aussi de l’objectif stérile, qui est devenu un « jeu », peu amusant , consistant à dénigrer et à se « faire la peau d’un ministre « , quelle que soit son orientation politique , pour arbhorer ensuite des grands sourires de victoire . OUI , c’est difficile une réforme car c’est une nouvelle forme . Vouloir du changement , mais en avoir peur ( c’est naturel et humain ) ,au point de le refuser et de se rétracter !
La peur est inhibitrice et devient une stratégie très facile à utiliser . Nous sommes dans les ambiguîtés permanentes , sur fond de manipulations diverses , dérangeantes dans les stratégies , dans la réthorique , et le sectarisme qui parfois les accompagnent , surajoutant de la confusion dans les esprits , faisant le jeu des extrêmismes .
Alors arrêtons de tout dénigrer , de tout « jeter » , comme un défi … Essayons de construire , même si c’est beaucoup plus difficile , car c’est le chemin de l’incertitude et du doute .
Mais n’est-ce pas le chemin constant que l’on emprunte depuis tant d’années et qui sera toujours , dans notre métier , celui que nous emprunterons car il est incontournable .
Contester et s’opposer ,oui … mentir et manipuler ,non
Jean Saillard
Enseignant en collège et adhérent SGEN-CFDT