Communiqué de Presse n° 21 du 3 décembre 2013.
Le Sgen-CFDT dénonce, depuis longtemps déjà, la situation budgétaire des universités françaises. En mai 2012, le Sgen-CFDT interpellait la ministre de l’ESR et revendiquait, en parallèle de la loi d’orientation, une loi de programmation budgétaire. Lors des différentes auditions, tant au sénat qu’à l’Assemblée nationale, le Sgen-CFDT n’a eu cesse d’alerter les parlementaires sur la situation catastrophique de certaines universités. Le Sgen-CFDT a obtenu du MESR que le modèle SYMPA soit revu, que des moyens exceptionnels soient donnés aux universités, que les équipes soient accompagnées plutôt que culpabilisées et stigmatisées comme cela a souvent été le cas lors de la précédente législature.
Cependant, pour le Sgen-CFDT, la loi ESR votée en juillet 2013 ne peut pas être tenue pour responsable. Ceux qui aujourd’hui se servent de la loi comme d’un bouc émissaire, dans un but qui reste obscur, porteront la responsabilité d’avoir ainsi détourné les regards des vraies causes de la situation budgétaire de certaines universités.
Faut-il rappeler les méfaits d’une politique exacerbant la concurrence à outrance au lieu de privilégier les coopérations qui, pourtant, fondent l’esprit universitaire ?
Faut-il rappeler la responsabilité de ceux qui ont transféré des compétences sans former et accompagner les équipes ?
Faut-il rappeler la responsabilité de ceux qui, en choisissant de financer les projets de recherche sur une part en continuelle diminution des moyens récurrents, ont développé la précarité ?
Faut-il rappeler la responsabilité de ceux qui ont recruté sans compter, sans regarder à la dépense, parfois pour satisfaire un clientélisme promu par une gouvernance à la présidence toute puissante ?
Alors, non, le Sgen-CFDT ne participera à la mobilisation contre une loi qui, votée seulement en juillet 2013, ne peut porter la responsabilité de ce fiasco ! Et non, le Sgen-CFDT ne jouera pas le jeu de ceux qui passent sous silence les vraies responsabilités.
Le Sgen-CFDT a toujours su assumer ses responsabilités. C’est pour cela, parce qu’il ne croyait pas au miracle, qu’il a refusé de prendre part au jeu politique entre les deux tours de la campagne présidentielle. C’est pour cela que, contrairement a beaucoup d’autres, il n’a pas appelé à voter pour l’un ou l’autre des candidats.
Alors, aujourd’hui encore, le Sgen-CFDT assume son choix d’un syndicalisme de progrès, responsable et cohérent.