CAENLors du dernier Conseil académique de l’Education nationale (CAEN), à Caen, le 13 janvier dernier, la CGT éducation s’est lancée dans un plaidoyer pour la formation professionnelle. En soit, rien de particulièrement scandaleux. Mais les propositions faites par la CGT ont des conséquences pour le moins surprenantes.

Traditionnellement, la Basse-Normandie envoie un pourcentage plus important d’élèves vers la voie professionnelle à la sortie de la troisième que la moyenne de la France (5 points de plus sur les dernières années). La voie professionnelle est conçue aujourd’hui comme une voie courte d’insertion professionnelle. Les qualifications de la région sont en général plus faibles que dans le reste de la France. Cela se voit aussi dans le niveau des salaires, globalement plus faibles en Basse-Normandie que dans d’autres régions.

Pour simplifier, le Conseil régional et le rectorat cherchent depuis plusieurs années à orienter plus d’élèves en voie générale et technologique. Cela pour permettre à plus de Bas-Normands de poursuivre des études longues et à terme pour lancer un développement économique régional plus solide.

Le discours de la CGT est autre. Elle défend au contraire le maintien du maximum d’élèves vers la voie professionnelle. Pourquoi ? Officiellement, c’est pour lutter contre le « complot » monté depuis toujours contre l’enseignement professionnel, complot fondé sur les économies qui seraient réalisées par la suppression des lycées pro. Officieusement, il s’agit de faire croire aux collègues PLP qu’ils risquent de perdre leur poste. Thème mobilisateur s’il en est.

Si l’on poursuit le raisonnement de la CGT, cela amènerait donc plus d’élèves vers des voies de formation courtes, et donc le niveau de qualification et de salaire bas-normands resteraient en-dessous de la moyenne nationale !

Drôle de calcul, mais le corporatisme prime sur l’intérêt des futurs salariés.

La CFDT préfère un autre raisonnement : pour à la fois préserver les postes, ce qui est légitime, et aller dans l’intérêt des élèves qui est de faire des études les plus longues possibles, ne faut-il pas fusionner les deux types de lycées et supprimer les différences entre corps des PLP et celui des certifiés ? Plus d’élèves qui poursuivent leurs études, c’est aussi plus de sections ouvertes et donc plus de postes.

Il y a fort à parier que la CGT, dont le « fonds de commerce » syndical dans l’éducation repose sur les PLP, refuse cette solution !

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