Ce jeudi 2 décembre, la Cour des comptes publie un énième rapport sur la gestion par l’Éducation nationale des absences d’enseignants. 

Qu’apprend-on à la lecture de la synthèse qui le résume ? 

  • Qu’un enseignant peut travailler, même quand il n’est pas devant une classe.
  • Que les parents d’élèves assimilent ça à une absence, et protestent de plus en plus contre cette inexécution d’un service qui leur est dû… mais que c’est souvent plus compliqué !
  • Que les enseignants sont moins absents pour maladie que les autres salariés, notamment ceux du privé.
  • Que les 2/3 des absences sont dues… à des nécessités de service qui ne relèvent pas de leur décision individuelle : jurys d’examen, formation, réunions pédagogiques, sorties scolaires, etc.

La Cour pointe en fait davantage l’incurie de l’administration et son manque de réflexion stratégique sur la question, alors que la continuité du service public relève de sa responsabilité : elle n’a toujours pas de politique de médecine préventive digne de ce nom ; le ministère est incapable de connaître exactement le nombre d’absences de courte durée (surtout dans le second degré) ; les examens et concours continuent d’amputer l’année scolaire – la fameuse « reconquête du mois de juin » n’est qu’un leurre.

Les « sages de la rue Cambon », comme on dit, pensent avoir la solution : annualiser le temps de travail des profs, et leur imposer de nouvelles obligations de service : se former pendant les vacances, remplacer un collègue absent, même au pied levé (en échange d’heures sup, quand même !), permettre à des AED de suppléer des collègues. Au passage, ils reconnaissent que le manque d’attractivité du métier ne permet pas de recruter ponctuellement des remplaçants. 

Bref, l’habituelle gestion comptable, à moyens constants ! Là où l’on attendait une analyse affirmant que l’éducation n’est pas une dépense, mais un investissement.