Le programme « éducation » de la candidate Le Pen

Étant donné que, comme son père, Marine Le Pen (ou son nègre porte-plume) n’est jamais à l’abri de sortir des formules pompeuses, elle commence par l’affirmation suivante : « une nouvelle fois dans son histoire, la France se retrouve à la croisée des chemins : déclin ou redressement, abaissement ou grandeur ».  Mazette ! Et d’appeler à la renaissance des « hussards noirs » (hein?) et… du programme du Conseil National de la Résistance… pardon? On comprend pourquoi la droite radicale n’apprécie pas le concept d’appropriation culturelle ! Ce n’est même plus de l’appropriation, c’est une violation de sépulture avec atteinte à l’intégrité du cadavre quand on sait que le FN/RN a été fondé notamment par Léon Gaultier, proche de Jean-Marie Le Pen, un charmant ex-membre de la Milice et de la division SS Charlemagne, condamné à la Libération. Bref, passons.

Les axes principaux du programme sont donc : l’école comme « vecteur de l’Histoire de France et de son patrimoine », « restaurer l’autorité du maître », « restaurer la sérénité de l’école ». En résumant, la propagande et l’autoritarisme. Comme Zemmour, la présidente du RN veut verrouiller complètement politiquement l’éducation et en finir avec la liberté pédagogique puisque le Parlement définira les objectifs des cycles, le ministère s’occupera des programmes et autorisera les manuels, les enseignants (ces vilains gauchistes) seront soumis à une « neutralité absolue (..) en matière politique, idéologique et religieuse » avec « accroissement du pouvoir de contrôle des inspecteurs en la matière », inspecteurs qui seront amenés à faire davantage d’inspections et de rendez-vous de carrière : eh bien, ça commence fort..

Les profs seront revalorisés de plus de 15 % sur 5 ans, en réduisant les « dépenses administratives du ministère ». Lesquelles ? On vous le dira en temps voulu. Marine Le Pen supprimera toute école de formation pour les profs : qu’importe si cela a toujours existé sous différentes formes depuis la création des écoles normales au XIXe siècle ! Car à l’issue du concours, ils seront « directement formés par des pairs expérimentés dûment rémunérés en contrepartie, au sein des établissement scolaires ». Vous verrez, ça va marcher ! Tous ces trucs pédagogos de référentiel bondissant, ça ne sert à rien Madame Michu !