<< Éric Zemmour : le retour ranci d’un « temps d’avant » fantasmé >>

Un bond de 60 ans en arrière (au moins)

Le programme d’Éric Zemmour se veut un retour à l’élitisme du milieu du XXe siècle – vous savez, quand seuls les bourgeois les plus aisés avaient le bac !  Il faut donc effacer à peu près toute la démocratisation de l’enseignement depuis les années 1960 et le vilain « pédagogisme ». Pour marquer cette rupture, Zemmour souhaite revenir à l’appellation « Instruction publique » à la place d’« Éducation nationale » : rappelons que le dernier à avoir appliqué cette modification s’appelle Philippe Pétain, en 1940. Parions qu’il ne s’agit pas d’un impair de la part du candidat.

Zemmour préconise en particulier le rétablissement du certificat d’études (ne riez pas), la fin du collège unique et l’instauration de classes de niveau, un lycée avec des classes « d’excellence » par académie, le rétablissement des anciennes filières du bac, un brevet et un bac plus sélectifs.

Les solutions magiques aux problèmes de comportement des élèves perturbateurs consistent en un voyage dans le temps fantasmé : rétablissement des Surveillants Généraux, port de la blouse en primaire (qui n’a jamais été généralisé dans les écoles publiques), envoi des perturbateurs dans des « internats de réinsertion » (pourquoi ne pas assumer et appeler cela des maisons de redressement ?) et coupure des allocations pour les parents.

Le maitre qui transmet des savoirs, idéal poussiéreux

Le recrutement des professeurs se voudra être « plus strict » (c’est bien connu qu’on donne le concours à n’importe qui…), avec des concours recentrés sur les savoirs (tout le monde sait que l’agrégation et le CAPES sont des concours à épreuves centrées sur la pédagogie…) et un salaire revalorisé grâce à des « primes d’excellence professorale centrées sur la qualité de la transmission du savoir » attribuées par des inspections plus nombreuses. Il serait intéressant d’en connaître les critères : dire du bien de la politique juive du maréchal Pétain par exemple ?

Enfin, on retrouve l’obsession « antiwokiste » avec la dénonciation de la discrimination positive, l’interdiction de l’écriture inclusive et de la « propagande idéologique », dont on devine qu’elle recouvre en fait une mise au pas autoritaire et extrémiste des programmes et des enseignants et la fin de la liberté pédagogique

Le conservatisme à son apogée

Bref : sélection aveugle, flicage, zéro pédagogie, répression idéologique, propagande politique. Maréchal, nous voilà ! Comme un voyage dans le temps cauchemardesque qui ne retiendrait que le pire du XXe siècle pour gommer totalement les aspects démocratiques de l’institution. Ce qui vaut d’ailleurs à ce programme la qualification de « tas d’âneries » de la part de l’historien de l’éducation Claude Lelièvre.

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