<< Emmanuel Macron, un mépris idéologique conduisant à la destruction du statut d’enseignant >>

Rémunérations, de qui se moque-t-on ? (spoiler alert : de nous)

Le 17 mars, Emmanuel Macron a présenté sa vision (ultra) libérale de l’Éducation nationale. Il aurait fallu être vraiment très naïf pour penser que la casse effectuée par le ministre Blanquer depuis 5 ans n’avait pas l’aval du président. Le candidat Macron se propose de la parachever en détruisant le statut des enseignants. Si les enseignants veulent gagner plus, il faudra travailler plus, le président-candidat sous-entendant que les enseignants ne travaillent pas assez, réitérant les insinuations scandaleuses et diffamatoires sur les enseignants « disparus » pendant les épisodes de confinement. La rémunération sera en fonction de nouvelles missions : remplacement des profs absents, suivi individuel des élèves, périscolaire… le tout assuré par la fin du statut. En gros, on a laissé la rémunération des enseignants se dégrader depuis 20 ans, pour pouvoir mieux les exploiter ensuite !

Statut des personnels, allons-y à la hache

Macron a déclaré plusieurs fois vouloir en finir avec notre temps de service, ce qui sous-entend une annualisation, avec plus d’heures de travail, mais aussi avec l’emploi à vie, remplacé par une contractualisation précaire. Les enseignants seront choisis par les chefs d’établissement, au travers d’un processus peu clair où interviennent d’autres facteurs, au moins dans le primaire dans un premier temps. Et s’ils ne le sont pas ? C’était bien la peine de passer un concours national difficile et sélectif ! Ces annonces sont clairement un crachat lancé à la figure des enseignants qui pourtant avaient voté en majorité pour Emmanuel Macron en 2017, que ce soit dès le premier tour ou au deuxième… Les évaluations des établissements seront rendues publiques, au nom de la transparence, ce qui provoquera en réalité une concurrence néfaste entre établissements.

Lycée professionnel : l'éclaircie, c'est pas pour tout de suite

Le lycée professionnel doit être « réformé »… comme si il n’avait pas subi une réforme au pas de charge avec des dispositifs douteux depuis 3 ans et les conséquences de la loi sur l’apprentissage ! Macron souhaite la généralisation de l’alternance, en rémunérant les lycéens concernés, fermer les filières « sans réels débouchés » et favoriser les formations « courtes et professionnalisantes » « ouvertes sur l’entreprise ». Bref, transformer encore plus le lycée professionnel en un gros CFA répondant aux besoins conjoncturels des entreprises, sans l’objectif émancipateur, citoyen et éducatif de long terme qui avait toujours été celui du lycée pro. Le tout sera permis par une nouvelle concertation, aux orientations déjà actées, donc aussi bidon que les précédentes.

Au final, Macron veut appliquer à l’éducation, un service public, le fonctionnement de l’entreprise privée, alors qu’on connaît déjà les conséquences néfastes de ce type de réformes dans d’autres pays ou d’autres secteurs.

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